La capacité royale à influer sur les coutumes est pourtant limitée à l'origine. La relative faiblesse de la monarchie au tournant de l'an mille et l'attachement des populations à leurs usages empêchent d'imposer un ordre juridique unifié. Au XIe siècle, le principe du respect de l'ordre coutumier s'impose au roi et son rôle se borne à être « gardien des coutumes » : il confirme les bonnes coutumes, celles qui sont raisonnables et conformes au bien commun, et doit rejeter les mauvaises. La confirmation royale d'une coutume est un gage de sécurité pour les sujets du royaume, ce qui entraîne une recherche accrue de celle-ci et place progressivement le roi en position de contrôle. C'est après la guerre de Cent Ans qu'un palier est franchi. Le roi Charles VII décide de mettre par écrit la totalité des coutumes du royaume et promulgue l'ordonnance de Montils-les-Tours en 1454. Ce faisant, l'objectif royal est de réduire les contradictions des différentes coutumes et d'en faciliter la preuve pour rendre la justice plus qualitative. Sans que cela mène à l'unification d'un droit royal, cette initiative contribue à ancrer la singularité du roi dans le domaine juridique. Au siècle suivant, la rédaction de nombreuses coutumes s'inscrit dans cette volonté unificatrice et a pour conséquence de fixer définitivement les coutumes. Le règne de la coutume