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L'ESSENTIEL DE L'HISTOIRE DES INSTITUTIONS
leurs côtés. À la fin du XVIII siècle, au terme de ce processus, le gouverneur ne tient plus qu'une
e
charge honorifique, même s'il continue à jouir d'une certaine influence au niveau local. Son affaiblissement
va de pair avec l'apparition d'un nouvel agent, l'intendant.
■ Les intendants
L'intendant est l'archétype du commissaire utilisé par la monarchie pour unifier et contrôler
l'Administration. Créés en 1635 par Richelieu, les intendants sont recrutés, sur proposition des
secrétaires d'État, parmi les proches administrateurs du roi. Il s'agit donc de fidèles disposant
d'une forte expérience de l'Administration. Ils appartiennent le plus souvent à la haute
bourgeoisie.
Les intendants sont nommés à la tête d'une généralité (on en compte 26 à la fin de l'Ancien
Régime). L'étendue de ces circonscriptions territoriales varie beaucoup. Chaque généralité
englobe une ou plusieurs provinces et représente de trois à cinq de nos départements actuels.
L'intendant incarne parfaitement le renforcement de la centralisation monarchique au détriment
des autorités locales. En tant que commissaires, les intendants ne relèvent que du roi. Leurs attributions
sont très larges, comme en témoigne leur titre officiel : « intendant de police, de justice
et de finance ». En matière de police, leur champ d'action est vaste, allant de la tutelle des villes
et hameaux à des missions économiques. Au niveau judiciaire, ils contrôlent le bon fonctionnement
des juridictions et connaissent le contentieux administratif. Enfin, en matière de finances, ils
contrôlent l'administration financière locale, surveillent le bon prélèvement des différentes taxes et
sont responsables du contentieux financier en premier ressort.
■ Les colonies
À partir du XVI
e siècle, la France se lance comme ses voisins dans l'entreprise coloniale. Passé les
phases de conquête, c'est toute l'administration de ces territoires considérablement éloignés de la
métropole qui doit s'organiser. Dans un premier temps, les colonies sont confiées à des compagnies
de commerce, supervisées par un lieutenant-général du roi. Cependant, l'inefficacité du
système contraint rapidement la monarchie à reprendre les rênes de la plupart de ces terres.
Les colonies sont alors gérées par deux commissaires : le gouverneur et l'intendant. Le gouverneur
ou lieutenant général dispose d'un pouvoir de commandement général, particulièrement
utile lors des guerres coloniales. L'intendant, quant à lui, est chargé des finances et du bon fonctionnement
de la justice. Cette organisation bicéphale n'est pas sans poser quelques problèmes : si
elle suppose une collaboration efficace entre les deux commissaires, elle se traduit régulièrement
par des frictions et des conflits de compétences largement tranchés en faveur de l'intendant.
C'est toute l'administration coloniale qui souffre de ce manque d'unité.

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