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CHAPITRE 10 - La centralisation administrative (XVI -XVIII
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■ Les villes
Au Moyen Âge, les villes sont caractérisées par la diversité de leur régime juridique. Les chartes
qu'elles ont obtenues leur accordent en effet une autonomie plus ou moins forte (v. chapitre 6).
Le renforcement de la monarchie entraîne l'affermissement de la tutelle royale sur les villes,
notamment en matière de finances ou de sauvegarde de l'ordre public. Le mouvement d'uniformisation
des villes est ainsi lancé et se concrétise par deux édits de 1764 et 1765 instaurant dans
chacune d'entre elles des assemblées délibérantes et des corps de ville.
Composée d'officiers et de notables, l'assemblée générale traite les questions les plus importantes.
Elle procède par ailleurs à l'élection des membres du corps de ville. Véritable organe
exécutif de la municipalité, celui-ci est chargé d'expédier les affaires courantes.
Pour affermir son emprise, la monarchie entreprend des réformes - notamment entre 1692
et 1704 - faisant des différentes magistratures municipales des offices royaux. Ces créations
permettent au roi de s'immiscer davantage dans la gestion urbaine. Ainsi, en 1699 est créé
l'office de lieutenant de police dans toutes les villes de France. Les villes ont bien compris la
manœuvre. Dès lors que leurs finances le leur permettent, elles rachètent ces offices et les
soumettent à l'élection.
■ Les campagnes
Depuis le Moyen Âge, les campagnes s'organisent en paroisses. Entités rurales correspondant plus
ou moins aux communes, les paroisses sont soumises à leur seigneur, mais disposent d'une
certaine autonomie religieuse sous l'autorité du curé. Elles ont la charge des projets nécessitant
une contribution financière des paroissiens : travaux dans l'église, charité... Pour ce faire, les paroissiens
se réunissent après la messe en assemblée générale (ou « général ») dont les prérogatives
s'élargissent peu à peu. Les membres du général désignent alors à la majorité des procureurs (ou
syndics) ayant pour tâche l'exécution de ses décisions. Dans le même temps, le général se voit
déléguer par le roi quelques compétences fiscales ou militaires.
C'est sous la monarchie absolue que les paroisses prennent leur forme la plus aboutie. Les syndics
convoquent le général. Tous les paroissiens peuvent y assister, mais seuls ceux payant la taille
peuvent voter. Un édit de 1787 vient néanmoins réorganiser l'assemblée paroissiale. Elle ne
réunit plus que quelques membres élus de la communauté et est placée sous l'autorité du
seigneur ou du curé. Cette organisation, qui préfigure les conseils municipaux, n'aura cependant
pas le temps de véritablement se mettre en place, puisque balayée par la Révolution.
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