Les Carrés Rouge - L'essentiel de l'Histoire des institutions - 1re - 142

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L'ESSENTIEL DE L'HISTOIRE DES INSTITUTIONS
Le 7 décembre 1770, le roi est contraint d'enregistrer de nouveau en lit de justice un édit de discipline
à l'encontre des parlementaires. Il y condamne les théories politiques sur lesquelles ceux-ci
s'appuient pour fonder leur désobéissance (unité des parlements, représentants de la nation face
au roi, etc.). Les parlementaires parisiens s'entêtent et donnent leur démission en masse, bientôt
suivis par les cours souveraines de province. Ils espèrent ainsi suspendre l'exercice de la justice,
paralyser le royaume et amener le roi à de meilleurs sentiments à leur égard. Cette tactique
échoue : au cours du mois de janvier 1771, le roi exile les parlementaires démissionnaires et
confisque leur charge.
Le chancelier Maupeou, fidèle soutien du pouvoir royal, remanie profondément l'organisation judiciaire.
Par l'édit du 23 février 1771, dit « réforme Maupeou », la monarchie brise l'influence
des parlements : réorganisation des cours, recrutement d'un nouveau personnel, inamovibilité,
vénalité des charges abolie. Désormais, la charge de parlementaire ne peut plus être acquise.
Seul le roi nomme et rétribue les parlementaires.
La riposte du pouvoir royal semble efficace et l'opposition des parlements brisée. En mai 1774
cependant, Louis XV décède et son petit-fils, Louis XVI, accède au trône. Celui-ci, ayant la volonté
d'apaiser les tensions passées, opère une restitutio in integrum au bénéfice des parlementaires, ce
qui a pour effet de revenir au statut antérieur à la réforme de 1771. La politique royale menée par
Louis XV et Maupeou à l'encontre des parlements est réduite à néant. Les parlementaires, loin
d'être reconnaissants, contribueront à la chute de la monarchie la décennie suivante.
■ L'échec des réformes royales
Si les revendications parlementaires sont tenues en échec, les différentes tentatives de réformes
royales n'aboutissent pas pour autant. Refus de modernité, refus de décentralisation, crise financière
insoluble, les différents acteurs politiques sont incapables de dégager des solutions pour
répondre à la grave crise qui impacte le royaume à la fin du XVIII
e siècle.
a) L'opposition aux réformes
Malgré la restitutio in integrum de Louis XVI en 1774, les parlementaires n'expriment aucune gratitude
envers le roi et y voient au contraire une preuve de leur puissance dans l'État. Dès 1776, le
Parlement de Paris s'oppose aux tentatives de réformes du ministre Turgot, contrôleur général
des finances, visant à mettre en place la politique économique des physiocrates : liberté du
travail par la suppression des corporations, liberté de commerce, réforme fiscale entre autres.
Par un édit du 13 septembre 1774, Turgot organise la libéralisation du commerce des grains, dans
le but de faciliter la capacité de stockage des récoltes. Néanmoins, les mauvaises récoltes des
années 1773 et 1774 provoquent une hausse des prix des céréales, donc du pain. Cela entraîne

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