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L'ESSENTIEL DE L'HISTOIRE DES INSTITUTIONS
peuples de l'Antiquité classique, ignorent le système d'assemblée représentative. Dès lors, les
citoyens résidant loin de Rome ne peuvent que rarement participer à la vie politique.
Les assemblées citoyennes sont appelées comices. Il en existe plusieurs sortes (curiates, centuriates,
tributes...) et chacune dispose d'une composition, d'une compétence et d'un fonctionnement
particuliers. Leur rôle varie en fonction des siècles : élection des magistrats supérieurs et inférieurs,
approbation des lois et décrets, levée des troupes, nomination des généraux, des juges ou
encore des jurés...
À Rome, le pouvoir est d'abord incarné, notamment dans son aspect exécutif, par les différentes
magistratures. Majoritairement issus des grandes familles romaines, les magistrats entrent au
service de l'État dans une fonction de faible importance avant de s'élever dans la hiérarchie des
fonctions : c'est le cursus honorum.
Parmi les principales magistratures républicaines, on distingue :
- les consuls : au nombre de deux, dont l'un est nécessairement issu de la plèbe, ils jouissent
comme les anciens rois de la plénitude de l'imperium (pouvoir général de commandement).
Élus chaque année par les comices, ils commandent l'armée et disposent d'un pouvoir général
d'administration ;
- les dictateurs : nommé de manière exceptionnelle en cas de péril imminent pour la cité, le
mandat du dictateur est de 6 mois. Son pouvoir est illimité, ce qui doit permettre de sortir de la
grave crise à l'origine de sa nomination ;
- les prêteurs : en charge de la justice civile romaine, le prêteur dispose de l'imperium et de la
juris dictio (le pouvoir de dire le droit) ; il ne juge pas, mais intervient dans la phase d'élaboration
du jugement en délivrant des formules juridiques. Élue pour un an par tirage au sort, sous
réserve de désignation par le Sénat, la préture est à l'origine une magistrature unique. Cependant,
vers - 242, s'ajoute au prêteur urbain le prêteur pérégrin, compétent dans les affaires
concernant les étrangers. Le nombre de prêteurs augmentera sous l'Empire : le Digeste, publié
en 533 dans l'Empire d'Orient, en dénombre 18 ;
- les gouverneurs de province. Ils ont pour mission d'administrer les territoires conquis par
Rome. Ils disposent pour ce faire de la plénitude de l'imperium militae (pouvoir de commandement
militaire) et jouissent d'une autonomie importante en raison de leur éloignement de la
capitale. Ils sont aidés dans leur tâche par leur gens, sorte de cour ;
- les tribuns de la plèbe. Élus par le concile de la plèbe (assemblée législative dont les patriciens
sont exclus), ils ont pour mission de contenir les abus des patriciens. À cette fin, ils disposent de
prérogatives importantes qui s'enrichissent au fil des siècles. Les leges Valeria Horatiae de - 449
donnent force de loi aux plébiscites des tribuns (sous réserve de ratification du Sénat), leur
procure l'inviolabilité (porter atteinte à un tribun est passible de la peine de mort) et leur

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