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L'ESSENTIEL DE L'HISTOIRE DES INSTITUTIONS
L'indépendance du Sénat décline progressivement. Institution majeure sous la République, l'empereur
perçoit rapidement le danger qu'elle peut représenter pour lui. Il s'octroie le droit de nommer
(procédure d'adlectio, mise en place en 48) et d'exclure n'importe quel membre du Sénat pour
s'en assurer le contrôle. Ses fonctions se cantonnent à une compétence judiciaire lors d'affaires
pénales ou politiques, de gestion du trésor sénatorial et de contrôle des provinces qui ne relèvent
pas de l'empereur. Dans les faits, le Sénat devient un instrument au service du pouvoir impérial.L'empereur
peut le convoquer, le présider et influencer les sénatus-consultes. À la fin du
II
e siècle, il peut de lui-même proposer un sénatus-consulte que les sénateurs sont tenus de voter.
S'agissant des magistratures, le cursus honorum, si prestigieux sous la République, voit son importance
diminuer. Les consuls perdent toutes fonctions exécutives de premier plan. Si les prêteurs
conservent l'organisation des procès, la capacité de présider les séances leur est retirée. Le reste
des magistratures suit une décadence similaire, concurrencée par l'essor des fonctionnaires
impériaux.
Le rôle des comices décline lui aussi. Chargés de discuter des lois, de les voter, de nommer les
magistrats et de juger certaines affaires judiciaires sous la République, les comices se cantonnent
désormais dans un rôle d'enregistrement des décisions impériales. Si elles conservent la capacité
de nommer les magistrats, elles perdent toute prérogative judiciaire. La puissance tribunitienne
de l'empereur lui permet de présider ces assemblées et de s'en assurer le contrôle.
b) Le dominat
Au III
e siècle, une crise globale frappe l'Empire. Des difficultés militaires, économiques, sociales et
religieuses bouleversent la stabilité du territoire, mais c'est surtout les difficultés politiques qui
mettent en danger le régime impérial.
Depuis les origines du Principat, il existe une instabilité du pouvoir, liée à l'absence de règles
claires sur le principe de succession. Auguste et ses successeurs n'ont jamais osé imposer l'hérédité
de la fonction, craignant que l'empereur ne soit associé à un despote. Face aux troubles du
III
e siècle, de multiples généraux réclament la couronne impériale pour eux-mêmes. C'est ainsi
qu'en 284, l'empereur Dioclétien parvient à s'imposer. Agissant en tant que dominus, il apporte
une nouvelle façon de gouverner marquée par la concentration des pouvoirs.
1) La tétrarchie de Dioclétien
Pour mettre un terme aux troubles militaires, Dioclétien s'adjoint des auxiliaires et instaure un
nouveau système institutionnel : la tétrarchie. Dans ce système, deux empereurs, nommés
Auguste, se partagent l'Empire afin de l'administrer plus efficacement. L'un gouverne la partie
occidentale de l'Empire depuis Rome, l'autre la partie orientale depuis Byzance, devenue

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