Les Carrés Rouge - L'essentiel de l'Histoire des institutions - 1re - 60

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L'ESSENTIEL DE L'HISTOIRE DES INSTITUTIONS
b) Une conception unitaire de l'Empire
À la fin du VIII
e siècle, Charlemagne impose à tous les hommes libres un serment général de fidélité.
À cette époque, il existe de nombreux groupements d'individus (guildes de marchands, d'artisans)
dont les membres se jurent fidélité et entraide. Voyant dans cette pratique une source de
solidarité dangereuse pour le pouvoir, Charlemagne interdit ces serments horizontaux en 779
pour les remplacer, en 789 puis en 802, par des serments verticaux. L'objectif est de dépasser les
liens personnels entre individus pour les remplacer par la notion de fidélité publique au royaume. Il
s'agit d'entraver tout ce qui peut menacer l'unité de celui-ci.
En parallèle de ce serment général, Charlemagne ravive la commendatio qui existait du temps des
Mérovingiens (v. chapitre 3). Ce serment marque les rapports de vassalité entre le seigneur et son
vassal. Les vassi dominici (vassaux du maître) constituent une élite militaire au service du pouvoir
royal et contribuent à imposer la soumission de tous au roi/empereur. Néanmoins, tout comme
l'ensemble de la structure de pouvoir carolingienne, ce système ne tient que tant que le monarque
est assez fort pour le structurer. L'essence du pouvoir reste personnelle et le demeurera plusieurs
siècles.
Cela n'empêche toutefois pas les Carolingiens de chercher à unifier le territoire, que ce soit de
manière géographique, religieuse, législative ou culturelle :
- géographique : le cadre territorial de l'Empire englobe l'Occident chrétien, à l'exception de l'île
britannique et de l'Irlande. La Gaule, la Germanie, l'Italie du Nord et le nord de l'Espagne constituent
les territoires de l'empire renaissant ;
- religieuse : les Carolingiens prétendent reconstituer l'unité religieuse de l'Empire romain du
IV
e siècle. Pour ce faire, Charlemagne n'hésite pas à convertir la Germanie de force. Il se présente
ainsi en protecteur et propagateur de la foi chrétienne ;
- législative : Charlemagne n'oublie pas les racines franques de son pouvoir. Il conserve la tenue
de l'assemblée annuelle des hommes libres : le « plaid général » (v. chapitre 3). Ce rassemblement,
qui réunit les grands seigneurs (laïcs et ecclésiastiques), a une incidence non négligeable
en matière politique. C'est à cette occasion que le roi (ou l'empereur) peut rechercher l'accord
des grands sur les décisions importantes. Outre la recherche d'un appui pour une expédition
militaire, le « plaid général » permet de tenir des procès ou de discuter de propositions de loi.
Ces décisions sont ensuite consignées dans des capitulaires.Il s'agit de textes législatifs
composés de petits chapitres (capitula) relatifs autant au droit, à la religion, à l'organisation du
Royaume et aux impôts qu'à la justice. La mise par écrit permet d'imposer des normes juridiques
àl'ensemble du territoire.

http://www.capitulaires.Il

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