Les Carrés Rouge - L'essentiel de l'Histoire des institutions - 1re - 61

CHAPITRE 4 - La renovatio imperii carolingienne
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Le monarque et ses conseillers peuvent également recourir d'eux-mêmes à d'autres formes de
capitulaires, certains s'appliquant à un territoire restreint, d'autres étant adressés aux inspecteurs
royaux (missi dominici,v. infra), qui constituent des instructions administratives ;
- culturelle : de nombreux intellectuels occupent des postes officiels à la cour de Charlemagne.
L'empereur cherche à développer l'instruction. Il ouvre notamment de nombreuses écoles et
rédige la lettre circulaire De litteris colendis en vue de renforcer l'étude des lettres. Dans cet
esprit, l'écrit est réformé avec la mise au point de la minuscule « caroline », toujours utilisée
aujourd'hui. L'objectif sous-jacent est de redonner à l'écrit une force comparable à celle qui
était la sienne lors de l'époque romaine. Le latin reste la langue d'unité des intellectuels et des
lettrés de l'époque.
■ La réorganisation des structures institutionnelles
Afin d'administrer le vaste territoire impérial, un double mouvement s'impose : la centralisation du
pouvoir politique et l'élargissement du personnel administratif.
a) La consolidation de l'Administration
Après la conquête de territoires voisins, Charlemagne décide de fixer le centre de son pouvoir
dans le nord de l'Empire à Aix-la-Chapelle. Le choix d'une capitale, outre le rappel à la Rome
antique, favorise une centralisation politique. Malgré tout, les Carolingiens ne se figent pas dans
une ville unique et continuent de pratiquer un pouvoir itinérant en fonction des impératifs
politiques.
Par ailleurs, aidée dans la gestion du territoire par des officiers laïcs et ecclésiastiques, l'Administration
carolingienne se structure. Les clercs, individus parmi les plus lettrés de l'époque, occupent un
rôle essentiel dans cette gestion administrative. Cette implication des clercs aux côtés des laïcs
témoigne de la transformation idéologique de la dynastie carolingienne : la royauté est sacrée et
chargée d'une mission religieuse.
Au niveau central, l'institution du palais subsiste. Si Pépin le Bref a supprimé la fonction de
maire du palais lors de son accession au trône, trop dangereuse pour le pouvoir en place,
d'autres sont toujours effectives. Les fonctions de sénéchal (intendant général), de connétable
(responsable des écuries et de la cavalerie) et de comte du palais (chargé de compétences judiciaires)
subsistent (v. chapitre 3). En revanche, le chancelier est une figure émergente dans l'Administration
carolingienne. La fonction s'explique par le développement de l'écrit administratif. Le
chancelier est chargé de la rédaction des actes royaux, les capitulaires, et de leur validation par
les sceaux dont il a la garde.

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