Les Carrés Rouge - L'essentiel de l'Histoire des institutions - 1re - 83

CHAPITRE 6 - La confrontation des pouvoirs universels
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d'empereur s'esquisse, cursus qui se précise durant le règne des successeurs d'Otton Ier
e siècle. Ils sont élus par les princes d'empire, puis couronnés, le plus souvent à
. Les
candidats doivent d'abord porter le titre de « roi de Germanie », remplacé par celui de « roi des
Romains » au XI
Aix-la-Chapelle en référence à Charlemagne.
La Germanie constitue dès lors le socle territorial essentiel du pouvoir impérial. Le roi des Romains
se dirige ensuite vers Rome. Il profite généralement du voyage pour se faire reconnaître en tant
que roi d'Italie à Pavie. Il entre enfin dans la Ville Éternelle où il est couronné empereur par le
pape. En pratique, le couronnement impérial n'entraîne pas de transformation substantielle du
pouvoir germanique. C'est pourquoi les rois des Romains se hâtent rarement à se présenter
devant le pape. Régulièrement, plus d'une décennie sépare l'obtention du titre royal et l'accession
àl'empire.
En second lieu, il convient de souligner que le pouvoir est avant tout électif. Les grands, laïcs et
ecclésiastiques, procèdent au choix du roi lors d'une assemblée appelée « diète ». Cette source de
légitimité est à l'origine de plusieurs successions difficiles, par exemple celle d'Otton III qui n'a que
3 ans à la mort de son père en 963. Pour autant, la primauté du principe électif n'empêche pas
une dose d'hérédité. Celle-ci est permise par la pratique du rex designatus, visant à faire
couronner l'héritier du vivant de son père. La pratique permettra la constitution de dynasties
aussi puissantes que fragiles (par exemple : les Ottoniens de 919 à 1002, les Saliens, de 1024
à 1125 ou encore les Hohenstaufen de 1138 à 1254).
b) La conception du pouvoir impérial
Le pouvoir impérial n'est pas perçu comme une création, mais comme une rénovation. Sa persistance
repose sur une théorie élaborée par les penseurs médiévaux selon laquelle l'empire a fait
l'objet de transferts successifs : la translatio imperii. Ainsi, selon Otton de Freising, l'empire
serait passé des Romains aux Francs, puis aux Germains. Le mythe du pouvoir universel a ainsi
été hérité de Rome, par le truchement des Carolingiens. Dès lors, à l'empereur revient la direction
du monde chrétien.
Durant les règnes d'Otton III (983-1002) et d'Henri II (1002-1024), le pouvoir impérial est nimbé
d'un voile providentiel, ce qui sera traduit à travers l'expression de « Saint Empire » à partir du
XII
e siècle. L'empereur n'est dès lors plus un simple chef laïc ; il s'érige en représentant de saint
Pierre. En tant que tel, il contrôle l'Église, est responsable du patrimoine de celle-ci et assure sa
défense. Cette logique de mainmise impériale sur les affaires religieuses est qualifiée de
césaropapisme.
La redécouverte des compilations de Justinien a pour effet de renforcer la conception du pouvoir
impérial. En 1158, lors de la diète de Roncaglia, les quatre docteurs de Bologne (Martinus,

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