Les Carrés Rouge - L'essentiel de l'Histoire des institutions - 1re - 85

CHAPITRE 6 - La confrontation des pouvoirs universels
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lieux comme les églises ou les moulins. Les combattants doivent prêter serment de respecter cette
Paix sous peine d'excommunication.
Vers le milieu du XI
e siècle, la Trêve de Dieu est mise en place en Bourgogne et en Provence. Elle
implique une interdiction de l'exercice légitime de la guerre privée durant certaines périodes :
chaque semaine, du mercredi soir au lundi matin et pendant les périodes des fêtes liturgiques
(Avent, Noël, Carême, Pâques).
Le dernier moyen est employé par la papauté en vue de détourner la violence vers des cibles non
chrétiennes. C'est ainsi qu'en 1095, lors du concile de Clermont, Urbain II appelle les guerriers
chrétiens à reprendre Jérusalem aux Sarazins. L'appel d'Urbain II marquera le début de la
première croisade.
b) La réforme grégorienne
Depuis la période carolingienne, l'Église connaît une crise à la fois morale et politique :
- morale, car une partie des ecclésiastiques est davantage attirée par le temporel que par le spirituel.
Il en résulte le développement de deux pratiques qui gangrènent l'Église. D'une part, la
simonie consiste à acheter ou à vendre des biens spirituels, comme des charges épiscopales,
des sacrements... Le terme fait référence à Simon le Magicien qui aurait demandé à saint Pierre
de lui vendre le pouvoir de faire des miracles. D'autre part, le nicolaïsme implique le non-respect
du célibat ecclésiastique. Le mariage, le concubinage et la luxure sont des usages devenus
courants parmi les clercs. Les enfants issus de ces pratiques sont amenés à hériter des charges
de leur père, ce qui conduit à la constitution de véritables dynasties ecclésiastiques ;
- politique, car les laïcs, et en premier lieu l'empereur, maintiennent une forte emprise sur
l'Église. Les princes contrôlent le recrutement des évêques et privilégient leurs fidèles, que ces
derniers soient laïcs ou ecclésiastiques. Le pape lui-même se trouve placé dans une étroite
dépendance au pouvoir temporel. En effet, en 962, l'empereur germanique impose son contrôle
sur l'élection pontificale. Désormais, les Romains ne pourront choisir de nouveau pape sans le
consentement de l'empereur.
Progressivement émerge l'idée selon laquelle, pour sortir de la crise, l'Église doit se reformer. La
seconde moitié du XI
e siècle sera marquée par une éclatante restauration de l'autorité pontificale.
On appelle ce mouvement la réforme grégorienne en référence à l'un de ses acteurs majeurs, le
pape Grégoire VII (1073-1085).
Le pape Nicolas II profite de la minorité de l'empereur germanique Henri IV pour restaurer l'indépendance
pontificale. En 1059, il promulgue un décret prévoyant que seuls les cardinaux de
l'Église romaine disposent du droit d'élire le pape, ce qui revient à exclure l'empereur de la procédure.
Lorsqu'Henri IV atteint la majorité, s'engage alors un conflit entre la papauté et l'empire.

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