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L'ESSENTIEL DE L'HISTOIRE DES INSTITUTIONS
C'est ainsi qu'en janvier 1077, en plein cœur de l'hiver, Henri IV se rend au château de Canossa
où réside le pape, pour faire pénitence. Selon les témoignages, le roi accepte toutes les humiliations.
Il se rend devant la forteresse pieds nus et revêtu d'une simple tunique de laine. Trois jours
durant, il ne cesse de supplier le pape de lui pardonner, devant des portes qui restent fermées.
Finalement, le pape accepte d'accorder l'absolution au prince. Mais l'accalmie n'est que de
courte durée et le conflit entre les deux hommes reprend, valant à Henri IV une nouvelle
excommunication.
Grégoire VII soutient l'élection de l'antiroi Rodolphe de Souabe, soutenu par les opposants
d'Henri IV, le 15 mars 1077. Il en résulte un conflit armé de près de 3 ans qui se conclura par la
mort de l'antiroi lors de la bataille de Hohenmölsen (1080). Ayant restauré son autorité dans le
royaume, Henri IV réplique. Il fait élire un nouveau pape, Clément III qu'il installe à Rome en
1084, avant de recevoir la couronne impériale. Grégoire VII parvient à s'échapper sous la protection
de ses vassaux, les Normands du Sud de l'Italie. Ces derniers l'escortent à Salerne où il
mourra en exil le 25 mai 1085.
Henri IV ne profitera de la couronne impériale qu'une dizaine d'années. Son fils, Henri V, qui
dispose du soutien des grands et du pape Pascal II, le contraint à abdiquer en 1105. L'empereur
déchu sombre dans une dépression sévère et meurt le 7 août 1106.
■ La querelle des Investitures
La querelle des Investitures trouve sa source dans l'interdiction de l'investiture laïque édictée par la
papauté. Le concordat de Worms, signé en 1122 entre Henri V et Calixte V, mettra un terme au
conflit.
a) Les origines de la querelle
Dans la lignée de la construction carolingienne, l'empereur exerce une emprise étroite sur l'Église.
Il contrôle scrupuleusement l'élection des papes. Par ailleurs, il procède librement au sein de son
territoire à la nomination des évêques. Cet enjeu est d'autant plus important qu'aux évêchés est
attachée toute une série de prérogatives royales (droits de justice, monnaie...). L'Église constitue
donc une composante essentielle de l'administration locale. Pour cette raison, l'empereur fait en
sorte que les titulaires des hautes fonctions ecclésiastiques soient fidèles à sa personne et à son
pouvoir. Jusqu'au règne d'Henri III (1039-1056), cette organisation est érigée en véritable système
de gouvernement.
Les prétentions pontificales entrent en contradiction avec ce modèle solidement installé. Lors du
concile de Latran de 1059, Nicolas II décrète que, dorénavant, aucun clerc ne recevra une
charge ecclésiastique des mains d'un laïc, que ce dernier soit roi ou empereur.

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