Hors collection - Innovations financières et Réforme monétaire, ou comment sortir du piège de la dette - 251

conclusion
Dans cet ordre d'idée, la Chine, avec les Routes de la soie, a pris en 2013
l'initiative nécessaire que les institutions internationales, et notamment
les banques publiques de développement régional, n'ont pas pu mener à
bien. Sur la durée, l'initiative chinoise des Routes de la soie, la Belt and
Roads Initiative (BRI) depuis 2017, est déjà largement engagée, avec, fin
2021, 3 700 milliards de dollars de projets de financement montés par
un fonds dédié, le BRI Fund, qui sollicite les banques spécialisées,
notamment la Banque Asiatique d'investissements pour les Infrastructures
(AIIB), pour financer directement les entreprises. Les projets pour
être admissibles doivent concerner l'une de 72 régions définies qui
couvrent la quasi-intégralité du monde et tout spécialement les pays
émergents entourant la Chine, mais concernent aussi l'Europe, dont
l'Italie, l'Autriche et le Luxembourg à l'Ouest. On note que, depuis sa
création en 2016, 480,3 milliards ont été déjà engagés par l'AIIB alors
que, pour la même période, seulement 86,8 milliards l'ont été par la
Banque Mondiale.
Pour mondialiser et accélérer ce processus d'investissements massifs,
quelque 47 000 milliards de dollars de dettes, déjà émises, peuvent être
échangés contre des investissements productifs, selon le schéma que nous
avons présenté dans cet ouvrage v. Chapitre 7, p. 123, afin de réduire la
dette publique globale à 60 % du PIB mondial. Nous estimons que la
mise en circulation dans le circuit économique productif de l'excès
d'épargne détenue par les entreprises et les ménages, entraînera une croissance
des PIB d'au moins 3 % par an, soit de l'ordre de 30 % sur 10 ans.
À cet horizon, le PIB mondial devrait donc évoluer dans la zone des
115.000 milliards. Cette hausse du PIB réduira mécaniquement le taux
d'endettement public autour des 45 %. Ainsi, les négociateurs d'un traité
auront-ils la marge nécessaire pour prendre en compte la diversité des
situations d'endettement et, surtout, obtenir un consensus de tous les
États sur des règles budgétaires désormais contraignantes ?
Les débouchés existent et le processus d'investissement est déjà engagé à
grande échelle, mais reste trop souvent limité au territoire de souveraineté,
comme nous le constatons avec le plan infrastructures des ÉtatsUnis
(1 200 milliards de dollars) ou le plan européen d'investissements
avec ses 750 milliards d'euros. Les États-Unis, par ailleurs, ont lancé,
avec le Japon et l'Australie, un mécanisme de cautionnement, dénommé
« Blue dot network », d'investissements stratégiques évalué à un total de
15 000 milliards de dollars. Sa portée, toutefois, sera limitée par les capacités
monétaires des banques des pays concernés et la réalité des échanges,
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