Les Carrés Rouge - L'essentiel des mécanismes de l'économie - 8e - 116

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L'ESSENTIEL DES MÉCANISMES DE L'ÉCONOMIE
■ Quand l'État devient « le gendarme des marchés »
Dès la seconde moitié du XIX
e siècle, il a été admis que le « laisser-faire, laisser-passer » prôné par
les Classiques ne pouvait se réaliser que sous l'égide d'un État garant d'une concurrence libre,
équitable et intègre entre les acteurs du marché. Dans ce souci, États ou organisations internationales
(telles la Commission européenne) interviennent pour définir et ensuite faire respecter les
conditions de la concurrence. Les premières lois anti-trust ont vu le jour aux États-Unis, en 1890
et 1914 et les « politiques de concurrence » existent désormais dans nombre de pays ou zones.
L'Union européenne s'est également dotée d'une « politique de concurrence », dont les fondements
se trouvent dans le Traité de Rome ; la Commission européenne, en charge de son application
sur le marché intérieur, définit les règles applicables aux entreprises (interdiction des ententes,
réglementation des concentrations) et aux États (contrôle des monopoles publics, contrôle des
aides d'État), veille aux conditions de prestation des « services d'intérêt général » et « organise »
la libéralisation des services et des grands réseaux publics.
■ Les défauts du marché selon l'Économie du bien-être
Les économistes de l'École du bien-être (A. Marshal [1842-1924], A.-C. Pigou [1877-1959]) ont
révélé que dans certaines situations, le marché échouerait à coordonner les plans individuels ;
l'État bienveillant doit donc intervenir pour pallier les inefficacités provoquées par la recherche de
l'intérêt personnel de chaque individu et l'allocation inefficace au sens de Pareto en découlant et
garantir le fonctionnement optimal de l'économie par son action désintéressée. Ces cas d'échecs
ou de défaillances du marché, appelés « maux privés », sont au nombre de trois : les biens
collectifs, les externalités et les technologies à rendements croissants.
a) La prise en charge publique des biens collectifs
Un bien collectif est un bien dont la consommation par un membre de la société n'exclut pas la
consommation d'autres individus. Or, si certains biens sont « privatisables » (il est facile de
contraindre les consommateurs à payer une représentation théâtrale, le suivi d'un cours d'économie
ou la consommation d'une marchandise), d'autres sont d'usage collectif : les routes, l'éclairage
public, les ondes hertziennes, la défense nationale, l'ordre public... sont des biens mis à la
disposition de tous les individus dès lors qu'ils sont mis à la disposition d'un seul.
Dans ce cas, le mécanisme d'exclusion par les prix ne peut plus jouer puisqu'aucun individu
rationnel n'acceptera de payer pour l'utilisation de ce type de bien alors qu'il sait qu'il peut
l'obtenir gratuitement si au moins un autre accepte de le payer (comportement de « passager
clandestin »). Seule une institution investie du pouvoir de faire payer les utilisateurs par la
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