Chapitre 8 Les libertés publiques et individuelles des fonctionnaires Les droits et libertés du fonctionnaire se répartissent en deux catégories selon que l'on privilégie l'homme ou la fonction. Employé(e) par l'Administration, le fonctionnaire est-il un « citoyen spécial » comme l'écrivait Hauriou ? Sur ce point, les lois statutaires de 1983 et 1984 désormais codifiées ont contribué à aligner la situation du fonctionnaire sur celle d'un citoyen ordinaire (qualité étendue en partie aux citoyens de l'UE non nationaux), la rédaction d'un statut général ayant eu pour effet de reconnaître aux fonctionnaires des libertés inhérentes à leur qualité de travailleur impliquant le respect d'une certaine déontologie (v. Chapitre 9). Par ailleurs, les fonctionnaires et agents publics se sont vu reconnaître les libertés et droits inhérents à la qualité de travailleur. 1 Les libertés du fonctionnaire-employé Travailleur presque comme un autre, le fonctionnaire s'est vu reconnaître l'exercice de droits et libertés permettant de relativiser l'approche relativement autoritaire qui prévalait dans la fonction publique jusqu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. ■ Le droit de grève et le droit de retrait Après avoir été longtemps considéré comme une anomalie dans les services publics en raison du principe de continuité, le droit de grève a été reconnu aux fonctionnaires par le Préambule de la Constitution d'octobre 1946. L'article L. 114-1 du CGFP reprend, mot pour mot, cette disposition constitutionnelle en affirmant que les fonctionnaires « exercent le droit de grève dans le cadre des lois qui le réglementent ». Or, le législateur de la Ve République n'a pas réglementé de façon