140 L'ESSENTIEL DES MÉCANISMES DE L'ÉCONOMIE La courbe de Phillips et sa remise en cause Monétaristes et Nouveaux Classiques rejettent donc l'idée keynésienne selon laquelle il existerait un arbitrage possible entre l'inflation et le chômage ; on ne peut pas lutter contre le chômage en menant une politique monétaire expansionniste. Il existe un taux de chômage naturel qui, pour être diminué, nécessite la mise en place de réformes structurelles sur le marché du travail et non un recours à des politiques de relance de court terme. Le plein-emploi correspond au chômage naturel (U0), c'est-à-dire le niveau de chômage qui stabilise l'inflation à un niveau faible. C'est la meilleure situation réalisable en fonction d'un certain nombre de contraintes structurelles. F. Modigliani [1918-2003] définit de manière statistique le chômage naturel par le NAIRU (Non Accelarating Inflation Rate of Unemployment), c'est-à-dire le taux de chômage qui n'accélère pas le niveau des prix. b) Les contraintes à l'efficacité de la politique monétaire expansionniste Premièrement, la politique monétaire de relance* est inefficace si, malgré la baisse des taux d'intérêt, les investissements des entreprises et la consommation des ménages n'augmentent pas. Et c'est ce qui se passe effectivement en période de morosité économique ou d'incertitude institutionnelle (face à des taux d'intérêt très faibles, les agents préfèrent détenir leur patrimoine sous