Les Carrés Rouge - L'essentiel des mécanismes de l'économie - 9e - 50

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L'ESSENTIEL DES MÉCANISMES DE L'ÉCONOMIE
Premièrement, la rigidité des salaires peut être causée par la politique de gestion interne du
personnel mise en place par les entreprises elles-mêmes :
- les travailleurs sont souvent disposés à accepter un salaire plus faible si, en contrepartie, il reste
stable quelle que soit la conjoncture (théorie des contrats implicites de C. Azariadis (1975)) ;
- les entreprises peuvent renoncer à pratiquer des baisses de salaire si elles estiment qu'elles
démotiveraient les travailleurs et provoqueraient un recul de leur productivité. Elles peuvent
même leur proposer des salaires supérieurs au salaire d'équilibre pour permettre la sélection
des meilleurs candidats, l'incitation au travail des employés et leur fidélisation (théorie du
salaire d'efficience de H. Leibenstein (1966)) ;
- les employeurs évitent de remettre en cause les contrats de travail de leurs salariés expérimentés,
et ce même en période de récession, afin de ne pas provoquer leurs départs de l'entreprise
puisqu'elle perdrait alors ses investissements passés dans leur capital humain (théorie du
capital humain de G. Becker (1974)).
D'autre part, les relations de pouvoirs sont aujourd'hui au cœur de la négociation salariale et
peuvent, à ce titre, être accusées d'être responsables du chômage persistant de certaines catégories
d'individus :
- les syndicats de travailleurs cherchent à obtenir des salaires au-dessus du salaire d'équilibre et à rigidifier
àlabaisseles rémunérations demanièreàprotéger ceux déjàen poste (pouvoir de monopole);
- les insiders (les individus déjà employés) cherchent à stabiliser leurs relations avec leur
employeur quitte à retarder l'embauche des outsiders (les personnes extérieures à la firme à la
recherche d'un emploi).
Enfin, dans la réalité, le marché du travail est cloisonné. Le chômage peut donc apparaître sur
certains segments et le plein-emploi sur d'autres (théorie de la segmentation de M. Piore et
P. Doeringer (1971)).
Le cloisonnement du marché du travail :
- entre le marché primaire (sur lequel évolue la main-d'œuvre qualifiée, bien rémunérée et
bien défendue par les syndicats. Les emplois y sont stables, les conditions de travail correctes,
les opportunités de promotion importantes, les avantages sociaux élevés...) et le marché
secondaire (où les salaires sont faibles, les conditions d'emploi précaires, le taux de rotation
de la main-d'œuvre élevé, les perspectives de carrières limitées) ;
- entre le marché interne (qui fonctionne selon un ensemble de règles et de procédures
administratives protégeant ses membres de la concurrence) et le marché externe (sur lequel
le principe de concurrence entre travailleurs l'emporte).
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