Les Carrés Rouge - L'essentiel de l'Histoire constitutionnelle et politique de la France - 9e - 88

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L'ESSENTIEL DE L'HISTOIRE CONSTITUTIONNELLE ET POLITIQUE DE LA FRANCE
Après la fin de la guerre d'Algérie, le Général deGaulle est parvenu à renforcer l'institution présidentielle
en révisant la Constitution pour permettre l'élection présidentielle au suffrage universel
direct. Cette réforme intervenue en 1962 à la suite d'une manipulation de la procédure de révision
du texte constitutionnel a fait du Président « la clef de voûte » des institutions. Elle est à l'origine de
la motion de censure qui obligea le premier gouvernement de Georges Pompidou à démissionner.
Le Général de Gaulle est le fondateur de ce qu'il est convenu d'appeler « la monarchie républicaine
» : un régime caractérisé notamment par la primauté du chef de l'État, le fameux « secteur
réservé » (relations internationales, défense) et par l'utilisation équivoque de l'article 11 de la
Constitution qui donnait aux consultations référendaires un indéniable aspect plébiscitaire. Dans
sa célèbre conférence de presse du 31 janvier 1964, le Général de Gaulle a clairement affirmé
que tout pouvoir procédait du chef de l'État.
Le premier président de la Ve
République n'a cessé de ressourcer sa légitimité à l'aide de nombreux
référendums et a inventé une nouvelle forme de responsabilité politique non prévue dans le texte
constitutionnel de 1958.
Réélu en 1965, lors de la première élection présidentielle au suffrage universel direct, il surmonte
la crise de 1968. Mais l'échec du « référendum-question de confiance » du 27 avril 1969 sur la
régionalisation et la réforme du Sénat provoqua la démission du fondateur de la Ve
République.
2 La présidence deGeorges Pompidou
Élu en juin 1969 face à Alain Poher, le Président Pompidou s'est voulu le continuateur du Général
de Gaulle dont il a été le Premier ministre (du 14 avril 1962 au 11 juillet 1968). Son septennat
écourté a été marqué par la modernisation de l'industrie française. Sur le plan institutionnel, il a
été caractérisé par l'échec de la réforme du quinquennat et par la confirmation de la pratique
présidentialiste inaugurée par son prédécesseur avec notamment la « démission-révocation »
de Jacques Chaban-Delmas le 5 juillet 1972.
Le Premier ministre Jacques Chaban-Delmas a été contraint de démissionner alors même que
l'Assemblée nationale venait de lui renouveler massivement sa confiance. Trop populaire, il affaiblissait
la position du chef de l'État qui le remplaçât par Pierre Messmer. Le Président Pompidou
semblait, par ailleurs, en retrait par rapport aux idées réformistes de Jacques Chaban-Delmas qui
avait, en 1972, lancé le slogan et le projet de « la nouvelle société ».
C'est à partir de la présidence de Georges Pompidou qu'a disparu la conception bonapartiste du
régime qui a caractérisé la République gaullienne. En effet, le Président Georges Pompidou n'a
pas posé la question de confiance lors du référendum du 23 avril 1972 sur l'élargissement de la
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