En poche - Histoire des institutions - 4e - 15

Le poids du pouvoir personnel a eu des conséquences désastreuses sur
certains empereurs, qui ont abusé de leurs prérogatives sans aucunes
limites : c'est ainsi que Caligula ou Néron, pour la postérité commune, sont
des tyrans sanguinaires. Le monde romain comprend alors qu'il est dangereux
d'accorder tous les pouvoirs à un seul individu : les risques sont trop
grands. C'est l'idée de Montesquieu avant l'heure : « tout homme qui a du
pouvoir est porté à en abuser ».
Au IIIe
siècle de notre ère une grave crise, tant politique qu'économique,
sociale, religieuse et morale, s'installe durablement dans l'Empire. Aux
frontières, les barbares, au nord, et les Perses, à l'est, mettent en difficulté
les légions romaines. À la tête de l'Empire, de nombreux coups d'État
amènent à une succession rapide et instable des empereurs. Aucun ne
parvient à sécuriser et stabiliser le territoire en ces temps troublés : on
passe alors d'une époque à une autre, du Haut Empire au Bas Empire
marqué par une plus forte concentration des pouvoirs.
DIOCLÉTIEN ET LA TÉTRARCHIE
En 284, l'Empire change de nature avec l'avènement de l'empereur Dioclétien,
qui se charge de remettre de l'ordre dans l'anarchie perdurant
depuis près d'un demi-siècle. Le pouvoir devient plus personnel : cela permet
de sauver l'État, mais peut aussi créer des dérives autoritaires. Malgré
cela, les conquêtes militaires agrandissent l'Empire à un point tel qu'il
devient ingouvernable pour un seul dirigeant : c'est ainsi que Dioclétien
instaure la tétrarchie.
La tétrarchie est un système où deux empereurs se partagent l'Empire afin
de l'administrer plus efficacement. Ainsi, deux chefs d'État portent le titre
d'Auguste. L'un gouverne la partie occidentale de l'Empire depuis Rome,
l'autre la partie orientale depuis Byzance, devenue Constantinople en
330. Ces Augustes sont assistés d'une sorte de vice-empereurs appelés
Césars, destinés à prendre leur place au bout de dix ans.
Au début du IVe
siècle, un nouvel empereur appose une marque importante
à l'Empire : Constantin, le premier empereur romain chrétien. Après sa
victoire militaire de 312 du pont Milvius, il proclame l'année suivante l'édit
de Milan qui garantit la liberté religieuse à toutes les religions, y compris
le christianisme. La promotion du christianisme impacte la société romaine
et contribue à façonner la culture religieuse de l'Europe pour les siècles à
venir.
En 380, l'empereur Théodose prend l'édit de Thessalonique, qui interdit
les cultes païens et fait du christianisme la religion officielle de l'Empire.
En 395, avec la mort de Théodose, la division de l'Empire opérée par la
tétrarchie devient définitive. Dès lors, les deux empereurs n'ont plus de
compte à se rendre et restent autonomes jusqu'à ce que l'Empire romain
d'Occident tombe en 476, après qu'un chef barbare, Odoacre, dépose le
dernier empereur de Rome : Romulus Augustule.
L'Empire romain
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