En poche - Histoire des institutions - 4e - 21

En parallèle de l'unité géographique et religieuse, une unité législative se
fait jour. Charlemagne, s'il se sert de l'héritage romain pour asseoir sa
domination, n'oublie pas pour autant les racines franques de son pouvoir. Il
conserve la tenue de l'assemblée annuelle des hommes libres : le « plaid
général ». Ce rassemblement, qui réunit les grands seigneurs (laïcs et
ecclésiastiques), a une incidence importante en matière politique. C'est
à cette occasion que le roi (ou l'empereur) peut rechercher l'accord des
grands sur les décisions royales/impériales. Le « plaid général » permet
de tenir des procès importants ou de discuter de propositions de loi pour
vérifier leur conformité au droit. Ces décisions sont ensuite consignées par
écrit dans des capitulaires qui doivent s'appliquer à l'ensemble du territoire
carolingien.
L'unité se veut également culturelle. De nombreux intellectuels occupent
des postes officiels à la cour de Charlemagne (Alcuin, entre autres, considéré
comme l'homme le plus savant de son temps). Une politique qui vise
à renforcer l'instruction et l'éducation est menée par l'empereur. Dans cet
esprit, l'écrit est réformé avec la mise au point de la minuscule « caroline »,
toujours utilisée aujourd'hui. L'objectif est de redonner à l'écrit la même
importance qui était la sienne lors de l'époque romaine. Le latin, autre rattachement
à Rome, reste la langue d'unité des intellectuels et des lettrés
de l'époque.
LA RESTAURATION D'UNE STRUCTURE ADMINISTRATIVE
SOLIDE
Le changement de dynastie qui s'opère entraîne la nécessité de définir ce
qu'est le nouveau pouvoir. Charlemagne se charge d'une restructuration
administrative. L'instauration d'un centre politique fixe (une capitale)
et des structures administratives permettent de consolider les assises
carolingiennes.
Les Carolingiens n'opèrent pas un renversement complet de l'organisation
politique et administrative qui avait cours chez les Mérovingiens. Néanmoins,
celle-ci se précise, se complexifie et a recours à un personnel spécialisé.
Aidée
dans la gestion du territoire par des officiers laïcs (comte, sénéchal,
etc.) et ecclésiastiques, l'administration carolingienne se structure.
Les clercs, individus parmi les plus lettrés de l'époque, occupent un rôle
essentiel dans cette gestion administrative.
Au niveau local, le comte constitue l'élément central. En tant que représentant
du pouvoir, il détient un comitatus, c'est-à-dire l'ensemble des
attributions de la puissance publique. Ses prérogatives sont considérables
: il a la charge d'exécuter les ordres impériaux, de convoquer militairement
les hommes libres à l'ost, il préside le tribunal dans le ressort
géographique de son comté...
Le comte détient sa fonction à titre d'honor. Cette charge, conférée par
le roi/empereur, lui donne la jouissance de son bien (le comté) sans indication
de durée précise. L'installation d'une hérédité de la fonction se fait
jour rapidement.
Par ailleurs, que ce soit sous la royauté ou l'empire, les Carolingiens
cherchent à contrôler aussi efficacement que possible la bonne gestion
de leur territoire, économiquement et administrativement. Pour ce faire,
Les Carolingiens
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