En poche - Histoire des institutions - 4e - 36

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La révoLution française
La Révolution est un coup de tonnerre en Europe qui vient marquer le
début d'une farouche opposition entre le camp révolutionnaire français et
le camp anglo-autrichien traditionnel. Les révolutionnaires veulent alors refaire
le monde en se fondant sur la philosophie cartésienne des Lumières.
UNE RÉVOLUTION PAR LES IDÉES
La Révolution est menée par les grandes idées que l'on retrouve dans la
Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789, avec en particulier
les idéaux de liberté et d'égalité. Or, tout régime nouveau doit
chercher à se légitimer. Dès lors, les révolutionnaires viennent se poser en
héritiers de la première période à avoir mentionné ces droits : l'Antiquité.
L'Antiquité est parfaitement connue des intellectuels de l'époque. Les
notions de liberté et d'égalité issues des auteurs classiques sont en effet
reprises, parfois caricaturées, par les philosophes des Lumières. Elle sert
de justification d'un certain ordre social : on y retrouve l'idée que la politique
est une affaire d'homme ; on en profite alors pour exclure les femmes
de la vie publique.
Les révolutionnaires ne se tournent pas seulement vers le passé pour y
trouver l'inspiration : ils savent également piocher chez leurs voisins les
idées les plus à même d'élaborer leur nouveau modèle. Des ProvincesUnies,
on copie la tolérance religieuse et l'absence d'une religion d'État,
d'abord, l'ascenseur social et la possibilité pour les bourgeois d'exercer le
pouvoir, ensuite. De l'Angleterre, on emprunte les droits de la défense de
l'Habeas Corpus et l'idée d'une monarchie limitée également présente en
Pologne (où le liberum veto permet de s'opposer à une décision royale).
Malgré ces emprunts, le nouveau modèle français doit se doter de particularités
pour s'émanciper. Pour cela, les révolutionnaires font table rase
des anciennes institutions. En ce sens, des concepts vont être créés ex
nihilo. C'est le cas des départements, nouvelle circonscription administrative
mêlant l'administration et la politique. L'abolition des privilèges
met fin aux lois privées, privilégiant une loi identique pour tous et votée
par les représentants de la nation. Or, puisque le peuple est bon, la loi le
sera forcément et les procès entre les personnes seront remplacés par des
mesures d'arbitrage.
De même, afin d'éviter la concentration et la confusion des pouvoirs, le
principe de collégialité et celui d'élection sont mis en avant. La loi est absolue
: les parlements peuvent juger des affaires et il devient possible de suspendre
une affaire le temps que l'Assemblée vote une loi (référé législatif).
Enfin, la notion de citoyenneté est proclamée : le citoyen est l'homme
qualifié juridiquement, vivant dans un espace public lui aussi juridiquement
qualifié. Cette citoyenneté exclut cependant les femmes (malgré la Déclaration
des droits de la femme et de la citoyenne d'Olympe de Gouges et
d'Anne-Josèphe Théroigne de Méricourt) et les esclaves (aboli en 1794,
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