En poche - Histoire des institutions - 4e - 43

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L'enracinement
de La iiie répubLique
DÉFAITE MILITAIRE, VIDE JURIDIQUE
Après la défaite de Sedan en 1870, le Second Empire s'effondre et la
France se (re)trouve face au vide. Pendant 5 ans, le pays est confronté
à un vide juridique et se trouve dans l'obligation d'organiser à nouveau
l'exercice des différents pouvoirs. Un véritable face-à-face politique se met
alors en place entre les partisans de l'ordre et ceux de la réforme.
En l'absence de tout pouvoir politique, la République est déclarée le
4 septembre 1870. Une sorte de gouvernement provisoire organise une
élection et c'est une majorité monarchiste et pacifique qui sort des urnes
pour s'installer à Versailles pendant que les Prussiens défilent à Paris.
Élue sous un mandat impératif, elle est seulement chargée de voter la paix
avec l'Allemagne, non d'élaborer une constitution ou de gouverner. Mais
sous l'impulsion d'Adolphe Thiers, qui prend la tête du pouvoir exécutif,
l'Assemblée continue de siéger.
LA COMMUNE DE PARIS ET LES LOIS CONSTITUTIONNELLES
DE 1875
La capitale n'accepte pas cette assemblée de ruraux pacifistes et instaure
la Commune de Paris de mars à mai 1871 (et la tragique semaine
sanglante). Elle reprend le calendrier révolutionnaire et pose les bases
d'un vrai projet d'éducation primaire, laïc et ouvert aux filles. Les idées
de Proudhon ou Bakounine vont prospérer : les « communards » veulent
détruire l'État et établir une fédération des communes françaises.
Par souci de pragmatisme, elle se dote d'institutions. Un Conseil exécutif
de la Commune prend la suite du Conseil de la garde nationale. De lui
émanent des comités, sur le modèle de ceux de Robespierre : c'est une
sorte de dictature idéologique.
Côté Versaillais, Thiers prône une répression violente. Modéré et conservateur,
il craint une dictature de gauche et préfère une restauration monarchique.
Celle-ci est pourtant impossible en raison du conflit qui oppose la
branche légitimiste à la branche orléaniste. Les monarchistes se mettent
donc d'accord pour restaurer la République en attendant que les divisions
s'estompent.
Les lois constitutionnelles de 1875 prévoient la séparation des pouvoirs,
mais avec une orientation monarchique. Cette constitution n'était pas faite
pour durer : c'est un texte provisoire qui, paradoxalement, sera la république
la plus longue que la France ait connue.
Le pouvoir exécutif est confié à un président de la République élu au
suffrage indirect par les chambres. Il y a la volonté d'éviter les dérives
connues en 1848. Le président est juridiquement irresponsable, élu pour
7 ans et rééligible. L'idée est de prévoir un pouvoir stable, quasi monarchique
: à ce titre, il dispose du droit de grâce. Le Président promulgue et
L'enracinement de la IIIe
République
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