En poche - Libertés et droits fondamentaux - 6e - 6

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Histoire des libertés
et droits fondamentaux
Les droits et libertés aujourd'hui consacrés dans le droit positif résultent à la
fois d'une longue histoire sur le plan des idées et de l'influence des modèles
anglo-saxons qui ont inauguré leur reconnaissance dans les textes.
ORIGINES PHILOSOPHIQUES
La réflexion sur les droits et libertés est très ancienne. Déjà, le code de Hammourabi,
recueil de règles sur la vie quotidienne, rédigé vers 1750, avant Jésus-Christ
énonçait des droits au profit des individus.
L'Antiquité
La conception de la liberté dans la Cité antique est avant tout marquée par une
approche holiste et politique de la société. Les cités grecques n'opèrent pas
de séparation entre sphère privée et sphère publique : tout ou presque
est susceptible d'être réglementé par la puissance publique. Il n'y a donc pas
de liberté au sens d'autonomie de l'individu. La liberté, c'est alors le droit de
participer collectivement, de manière active et constante, à la vie de la Cité,
ce que Benjamin Constant nommera au xixe
siècle la liberté des Anciens,
par opposition à celle des Modernes.
L'étymologie du mot « liberté » (libertas) est particulièrement significative :
est libre celui qui n'est pas esclave et qui jouit de ses droits de citoyen. Dès
lors, il faut distinguer trois catégories d'individus coexistant dans les cités
grecques : les citoyens dont sont exclues les femmes et dont la responsabilité,
les garanties et les droits n'existent que par et dans la cité ; les métèques,
c'est-à-dire les étrangers, qui ne possèdent aucun droit ; et les esclaves qui
n'existent qu'à travers leurs maîtres.
Au sein des cités grecques, Athènes occupe une place à part : non
seulement du fait de son régime politique démocratique, mais aussi
parce qu'elle accorde davantage de libertés à ses citoyens. Athènes
abrite aussi les plus grands esprits philosophiques de son époque :
Socrate, Platon, Aristote, Thucydide, Protagoras et tant d'autres.
Le Christianisme
L'apport de la chrétienté aux droits de l'Homme est très ambivalent.
Parallèlement aux réflexions théologiques de très grande qualité et plutôt propices
à l'enrichissement des libertés, en Europe, l'Église a été un des acteurs
les plus importants des violations massives des droits de l'Homme (avec les
guerres de religion, notamment). Elle entretient d'ailleurs encore aujourd'hui
des rapports ambigus avec certaines libertés fondamentales, notamment
celles relatives à l'autonomie personnelle.
Dans ses principes, la chrétienté a apporté un triple enrichissement. Elle affirme
en premier lieu le caractère sacré de la personne humaine puisque
l'homme a été créé à l'image de Dieu. Ainsi, l'École de Salamanque (qui regroupe
des juristes et des théologiens espagnols du xvie
siècle, témoins de
l'évangélisation forcée des populations indigènes du Nouveau Monde - V. La
Controverse de Valladolid) a développé les concepts d'unité et d'universalité
du genre humain, lesquels ont ensuite irrigué les théories relatives aux
libertés. En deuxième lieu, à la même époque, la réforme protestante amorce
une révolution des mentalités en promouvant l'idée d'autonomie de l'homme
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