F a m i l y O F F i c e e t F a m i l l e Les personnes vulnérables Il s'agit malheureusement d'une véritable question pour le présent et d'une source d'inquiétude pour l'avenir pour un grand nombre de familles de tous niveaux de fortune. À titre d'exemple, en 2019 on dénombre entre 800 000 et un million de personnes placées en France sous protection juridique, soit plus de 1 % de la population. 50 % d'entre elles sont gérées par les familles. Chaque année, s'ouvrent 30 000 tutelles, 3 000 curatelles et 30 000 sauvegardes de justice. L'État accompagne de plus en plus le sujet du handicap et de la dépendance - trop lentement se plaignent les familles concernées - pour permettre de faciliter la constitution d'un capital ou d'une rente au profit de la personne concernée. Cela se met en œuvre au travers d'incitations fiscales à l'impôt sur le revenu (demi-part supplémentaire par exemple) mais également avec des programmes nationaux favorisant l'essor de solutions d'hébergement et d'accompagnement dans le temps. Le sujet est avant tout d'ordre personnel et transforme la vie des personnes concernées et de leur entourage. Il est également d'ordre civil et touche bien entendu les questions patrimoniales. Le développement encore en cours de la maladie d'Alzheimer, tant que les remèdes permettant au moins de stopper l'évolution chez les personnes atteintes n'auront pas été efficacement mis sur le marché, vient renforcer l'importance du rôle potentiel des Family Offices auprès des personnes vulnérables. Il existe une gamme de mesures juridiques de protection, en vigueur depuis l'avant-guerre pour l'essentiel. Les mesures entrées en vigueur le 1er janvier 2007 permettent un certain assouplissement, mais la mise en application totale n'est prévue qu'au travers de la loi du 23 mars 2019 de programmation 2018-2022 et de réforme pour la justice renforçant l'autonomie du majeur. Trois mesures principales : d'abord la création d'une évaluation pluridisciplinaire en amont de la saisine du juge. Deuxièmement la possibilité pour le juge de prononcer ensuite une mesure de curatelle ou une habilitation familiale lorsque le majeur est suffisamment entouré par sa famille auprès de lui. Enfin rendre le majeur protégé citoyen à part entière : capable de déposer son dossier de mariage mais aussi pouvoir voter dans certains cas. La loi permet désormais d'alléger le passage devant le juge pour ainsi désenclaver les juridictions au sujet de besoins de moindre importance pour le majeur protégé (par exemple une intervention médicale préconisée par un médecin). 114