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F a m i l y O F F i c e e t F a m i l l e
Pour le moment, en France tout au moins, ils recherchent avant tout la
performance en elle-même, en lui donnant trop fréquemment plus d'importance
qu'au niveau de risque de leur portefeuille. Il s'agit donc d'une
vision étroite du patrimoine.
Une révolution est intervenue à la fin des années 1970 - début 1980, avec
le développement de la gestion de patrimoine. C'est à cette époque qu'a
été déposé le terme « Approche Patrimoniale Globale, APG ». À partir de
cette date, progressivement les gestionnaires de patrimoine vont instaurer
des bilans patrimoniaux : détails des actifs du patrimoine, détails, c'est
une nouveauté, du passif, des flux de revenus passés, actuels et espérés, y
inclus les flux sociaux (droits à retraite prévisionnels). À ceci s'ajoutent les
éléments personnels, professionnels, juridiques et fiscaux permettant de
faire le point pour un individu et de l'assister dans la gestion globale de
son patrimoine.
Il s'est donc agi d'une modification capitale dans le suivi patrimonial
d'une personne. L'approche patrimoniale globale élargit la vision de la
situation présente, la projette dans l'avenir et s'intéresse non seulement
aux stocks mais également aux flux. Pour autant, elle demeure centrée
sur le client, la personne physique venue consulter le spécialiste et sur ses
intérêts patrimoniaux quantifiables à l'exclusion des autres aspects de sa
vie professionnelle et privée, notamment familiale.
Le développement du Family Office il y a seulement une vingtaine d'années
signifie le passage à une nouvelle étape : il ne s'agit plus d'étudier et
de gérer les actifs financiers d'une personne (gestion de portefeuille), ni
même l'ensemble de son patrimoine (gestion de patrimoine). L'objet est
de suivre, d'accompagner, de conseiller la famille prise dans son ensemble
et chacun de ses membres pris séparément avec une vision dynamique
des flux à court, moyen et long terme.
Un premier exemple (réel) permet de distinguer Family Office et gestion
de patrimoine : celui de la succession d'un père ayant deux enfants résidents
de pays à fiscalité différente. L'intérêt de l'un d'entre eux était de
fixer (dans les limites acceptables par les autorités fiscales) les évaluations
des biens composant la succession au niveau le plus bas pour avoir peu de
droits de transmission à payer, sachant que dans son pays de résidence il
existait des droits de succession mais pas d'impôt sur les plus-values à
régler le jour où les actifs seraient cédés par l'ayant droit. À l'inverse son
frère résidait dans un pays où les droits de succession sont faibles et l'imposition
sur les plus-values coûteuse en cas de revente par les ayants droit.
D'où le désir de ce dernier de fixer les évaluations à un niveau élevé.
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