Mémentos - Introduction historique au droit - 12e - 28

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MÉMENTOS - INTRODUCTION HISTORIQUE AU DROIT
B - Des principes en dehors de la compétence humaine
Plus qu'aucun autre, le droit de la Bible est établi par la personne divine et échappe à
toute décision humaine : directif des comportements humains, il conduit à l'éternité et
ne souffre aucune modification, réforme, désobéissance. Seule l'interprétation dans le
respect de la croyance est de la compétence humaine, le commandement juridique
restant pour le reste immuable.
Le contenu de la loi réunit en un même ensemble des principes juridiques, des règles
morales et religieuses qui fixent les devoirs des membres du peuple d'Israël.
Or, les différentes dimensions du droit public laissent à Yahvé la place maîtresse.
D'abord, si le peuple d'Israël se dote d'une monarchie, le roi ne peut être que l'élu
de Dieu par le biais du sacre qui lui assure un charisme et une protection spécifiques.
De la même façon, le fonctionnement de l'État ne peut s'affranchir du rapport à Dieu
et les prêtres conservent un rôle gouvernemental important. Le seul véritable juge reste
la personne divine et la justice ne fait qu'interpréter ses décisions. L'interpellation divine
pour établir la culpabilité est exceptionnellement effectuée par ordalie au profit de
preuves testimoniales ou d'enquêtes. De fait, le juge respecte la loi, moins parce qu'elle
est loi que parce qu'elle est divine. Lui seul en tant que docteur de la loi par son interprétation,
ou bien les prophètes, peut adapter la loi aux nécessités nouvelles, privilégiant le
respect de l'esprit sur la lettre de la loi.
La justice hébraïque reflète aussi cette intimité entre droit et religion. Longtemps
réservée aux patriarches des tribus d'Israël, elle est devenue compétence monarchique
avec la mise en place d'une royauté à la fin du IIe
millénaire av. J.-C. Composée de
lévites - prêtres issus de la tribu de Lévi - et de juges royaux, la cour de justice mise en
place par le roi est compétente sur le plan civil, criminel et religieux. Les juges sont les
interprètes de la volonté divine et leur sentence équivaut au jugement de Dieu. La
peine infligée vaut expiation religieuse d'une faute, laquelle peut sous certaines limites
rejaillir sur la descendance du criminel.
La civilisation grecque apporte un regard nouveau sur les finalités du droit au sein de la
société des hommes et établit une plus grande autonomie de ces derniers vis-à-vis des
divinités dans l'élaboration et l'application de la norme.
3* DES DIEUX AUX HOMMES, LE DROIT GREC
Si le droit des Grecs procède toujours de la révélation divine (A), il n'est plus l'œuvre
exclusive des dieux mais plutôt celle des hommes. Davantage marqué par la raison et
les finalités humaines, il trouve sa source dans l'expérience des sages et fait l'objet pour
la première fois d'une réflexion théorique dans sa définition et ses finalités par les philosophes
(B). Limite toutefois à cette avancée, le droit n'est pas individualisé comme une
source à part des autres matières de la philosophie et le juriste n'est pas une invention
grecque : celui-ci sera le reflet de la civilisation romaine.

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