Mémentos - Introduction historique au droit - 12e - 31

CHAPITRE 1 - Droitetreligion de l'Orient ancien à la Grèce, l'intime mélange
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formulée par le législateur dans un esprit de vertu qui unifie la cité, assure la
justice et enseigne aux hommes la sagesse..., telles sont les conclusions de Platon
dans ses Lois, à la fin de sa vie,
* dans le prolongement de Socrate, Aristote dans sa Politique voit dans l'homme un
« animal social » qui ne peut vivre en dehors de la cité. Si celle-ci impose une
régulation des échanges et la protection de ses membres, l'idéal en est l'exercice
de la justice. Le respect du droit forme la base de la vie civile et les juges en sont
les premiers artisans.
La loi, à ses yeux, à l'instar de Platon, exprime des principes de la raison qui fixent
l'ordre social et doivent être respectés. Seulement, elle est contingente et doit
continûment être améliorée et révoquée lorsque son contenu n'est plus adapté
aux circonstances ou s'écarte de la justice. Bref, la loi est relative et non parfaite
et ne constitue qu'un moyen pour s'approcher de ce qui est juste, soit le seul véritable
objectif nécessaire au bonheur des membres de la société.
Il en est de même lorsqu'il s'interroge sur la forme d'organisation sociale et politique
des constitutions qui fixent un mode de gouvernement : qu'il soit royal, aristocratique
ou républicain, le pouvoir s'approche de la justice s'il conjugue mesure et
tempérance au profit des gouvernés. Au contraire, il dégénère en tyrannie, oligarchie
ou démocratie s'il tombe dans l'excès et sert les intérêts des gouvernants ;
- de façon encore plus évidente avec Aristote, le droit n'est plus d'origine divine mais
l'expression de la volonté humaine, même si les dieux peuvent être à l'origine de
l'esprit de justice et des principes du droit naturel. Corrigée dans sa rigueur par la
notion d'équité pour atteindre au plus près cet esprit de justice, c'est la loi, acte
délibéré des hommes, qui constitue dès lors la source normative de droit par excellence,
bien plus que la coutume. Point d'intersection entre les besoins humains, la
loi fait l'objet d'une définition précise et relève de procédures d'élaboration spécifiques
qui la font échapper définitivement à la puissance exclusive des dieux.
Pour aller aux sources du droit
Texte 4 : Extrait du livre Les Lois, IX de Platon, trad. par Anissa Castel-Bouchouchi,
1997, Gallimard, coll. Folio Essais
Platon dans cet extrait justifie l'utilité des lois et du droit en général. Compte tenu de l'imperfection
naturelle des hommes, il faut s'en remettre aux lois pour les gouverner. La prise en
compte de l'intérêt général impose le gouvernement par le droit, permettant de combattre les
revendications particulières qui font « voler en éclats » la cohésion sociale. Ainsi, en l'absence
d'homme idéal capable de désintéressement absolu, la loi organise la cité.
Pourquoi les lois sont nécessaires
L'Athénien : Une déclaration préliminaire s'impose à propos de tous les actes de violence. La
voici :
« Les hommes doivent nécessairement établir des lois et vivre selon des lois, sinon rien ne
permet de les distinguer des bêtes les plus sauvages à tous égards. La raison en est la suivante :
aucun être humain ne possède, en vertu de sa nature, le don de connaître ce qui est le plus
profitable aux hommes en tant que citoyens ; et même s'il le connaissait, il ne serait pas
toujours en mesure de vouloir et de faire le meilleur. Tout d'abord, il est difficile de reconnaître
que le véritable art politique doit se soucier non de l'intérêt particulier, mais de l'intérêt général,
car l'intérêt général apporte aux cités une cohésion que l'intérêt particulier fait voler en éclats ;
difficile aussi de reconnaître que la consolidation de l'intérêt commun au détriment de l'intérêt
particulier profite à la fois à l'intérêt commun et à l'intérêt particulier, à l'un et à l'autre
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