Mémentos - Introduction historique au droit - 12e - 33

CHAPITRE 1 - Droitetreligion de l'Orient ancien à la Grèce, l'intime mélange
Pour aller plus loin
Penser le droit : les auteurs grecs
Socrate, philosophe grec (V siècle av. J.-C.), est considéré comme le père de la philosophie
e
occidentale et l'un des inventeurs de la philosophie morale. Il n'a laissé aucune œuvre écrite ;
sa philosophie s'est transmise par l'intermédiaire de témoignages indirects (en particulier par
les écrits de son disciple Platon).
Platon (Athènes, 428-427 av. J.-C., 347-346 av. J.-C.) est un disciple de Socrate, dont la
pensée s'inspire tant de ce dernier que d'Héraclite et du pythagorisme. Le philosophe, selon
Platon, doit devenir un législateur et un réformateur politique afin d'obtenir l'instauration de
la justice dans la cité. Toutefois, selon certains dialogues comme la République il faut le forcer
à le devenir, car il est fort probable qu'il ne consente pas à « retourner dans la caverne ». Mais,
si ceci est réalisé à tour de rôle par tous les philosophes, et pour le bien de tous, il est fort
probable qu'ils acceptent. Platon laisse de nombreux écrits, La république, Les lois, Politique...
entre autres ouvrages.
Aristote est né en 384 av. J.-C., et décédé en 322. Il suit l'enseignement de Platon à l'Académie
d'Athènes. À la mort de celui-ci, il fonde une école à Assos. En 342 av. J.-C., Philippe, roi
deMacédoine, le fait venir à Pella pour être précepteur de son fils Alexandre qui accède au
trône en 335 av. J.-C. Aristote revient à Athènes et y fonde le Lycée. Il y enseigne en marchant
dans les jardins, suivi de ses élèves (péripatétisme) et y compose la plus grande partie de ses
ouvrages. En 323 av. J.-C., la mort d'Alexandre réveille l'hostilité du parti anti macédonien
d'Athènes et Aristote, accusé d'athéisme et de trahison, se réfugie à Chalcis où il termine ses
jours.
33
Droit comparé
Des normes découlant de la religion dans l'Égypte pharaonique
D'après Allam Schafik, Entrée " Egyptian law " , dans Brill's New Pauly, Antiquity volumes édités
par Hubert Cancik et Helmuth Schneider, édition anglaise par Christine F. Salazar, Classical.
Tradition volumes édités par : Manfred Landfester, édition anglaise par Francis G. Gentry,
consulté en ligne en 2023.
La société égyptienne antique s'est construite sur la base des fondements religieux. Ces
derniers organisaient la vie quotidienne et déterminaient le sort des individus au pays des
morts. Au regard de cette conception de la vie et de la mort, le monde était entre les mains de
puissances divines. L'ordre de la vie qu'elles avaient organisé était vécu comme divin. Cet
ordonnancement était personnifié sous les traits de la déesse Maât (assimilée à ordre/correction/vérité)
qui symbolisait la norme universelle à savoir l'équilibre établi par le Créateur, la
justice qui permet d'agir selon le droit, l'ordre qui fait conformer les actes de chacun aux lois,
la vérité, la droiture et la confiance. Régulatrice de la course des astres, mais aussi des saisons,
ou des actions des mortels et des dieux qui ont fait surgir le désordre du chaos au moment de la
création, cette déesse liait toute action humaine à une certaine morale. Maât est l'antithèse de
l'isfet (le chaos, l'injustice, le désordre social, la corruption, la violence, la malveillance...). Dans
ce contexte théologique, le roi avait l'obligation de parvenir à cet ordre divin, notamment en
promulguant des lois. Le respect de cet objectif servait de ligne directrice et incarnait la bonne
façon de conduire les affaires officielles pour les organes de l'État. Dans le même temps, Maât
incarnait un impératif moral donné à tous les êtres humains et l'activité humaine devait se
dérouler dans les limites de ses principes directeurs. Dans l'au-delà, au regard d'un jugement
de l'âme du défunt par rapport à la plume de Maât, chacun devait rendre compte de la
manière dont il avait respecté le principe des actions justes sur terre.
Dans cette logique, des normes laïques dissociées de considérations morales et religieuses sont
difficiles à repérer dans l'Égypte pharaonique.
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