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370. Cette internationalisation obéit à deux logiques. D'une part, c'est le meilleur
moyen de s'assurer un approvisionnement continu, principalement en matières
premières ; d'autre part, cela permet de satisfaire aux impératifs de coûts : outre
l'accès à une matière première bon marché, la délocalisation offre la possibilité
d'employer une main-d'œuvre à un coût salarial moindre. Cependant, les firmes multinationales
demeurent bien... nationales car la très grande majorité d'entre elles
concentrent leurs activités stratégiques d'innovation et de recherche sur leur territoire
d'origine. Par ailleurs, les dirigeants des entreprises, sauf rares exceptions, restent très
largement issus de la nation d'origine de la firme, et les fonds propres des entreprises
proviennent très majoritairement des marchés financiers nationaux d'origine.
B- L'importance du phénomène
371. La multinationalisation des firmes confère à celle-ci une place de premier ordre
dans le commerce international. Elles réalisent aujourd'hui près des deux tiers des
échanges, une part sous forme d'exportations, une autre part sous forme d'échanges
interentreprises entre la société mère et les filiales. Si, à l'origine, les sociétés multinationales
sont nées dans de petits États européens, à la recherche de débouchés
compte tenu de l'étroitesse de leur marché national (ainsi Philips et Unilever aux PaysBas,
Nestlé en Suisse), aujourd'hui les multinationales se sont diversifiées. Les multinationales
originaires des pays développés (États-Unis, Royaume Uni, France, Japon,
Russie) dominent le paysage économique mondialisé mais on assiste depuis quelques
années à une montée en puissance de ce phénomène dans les pays émergents, Chine,
Inde, Corée du Sud, mais aussi dans de nombreux autres pays9
. En effet, des sociétés
de plus petite taille que les multinationales des pays développés se sont lancées à la
conquête du marché international, en accroissant leurs activités à l'étranger. Cette
évolution a été rendue possible par la mondialisation des marchés grâce à une mobilité
accrue des marchandises, des hommes, des capitaux, et surtout grâce aux progrès des
technologies de l'information. Le chiffre d'affaires de certaines multinationales les
place parmi les plus grandes entités économiques du monde, avec les États et leur
produit intérieur brut, et souvent loin devant beaucoup d'entre eux.
372. Face à ce phénomène, les États réagissent différemment :
- s'agissant de l'État d'origine de la société, celui-ci a tendance à encourager ou à
freiner l'implantation de filiales à l'étranger. Souvent, les intérêts publics et privés
se rejoignent, et la puissance économique d'un pays à l'extérieur de ses frontières
renforce son poids politique. Mais nombreux sont ceux qui stigmatisent aujourd'hui
cet effet de la mondialisation des économies par les firmes multinationales, en y
voyant un facteur aggravant du chômage que connaît l'ensemble des pays
industrialisés ;
- s'agissant de l'État d'accueil, celui-ci est dans une position encore plus délicate : soit
il décide d'ouvrir largement ses frontières, en prenant le risque d'aliéner son indépendance
politique, mais en favorisant son développement économique avec la
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9. Notamment le Brésil, le Mexique, la Turquie, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, (Abu Dhabi et
Dubaï), l'Algérie et le Nigeria.

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