Mémentos - Droit constitutionnel et Institutions politiques - 27e - 87

CHAPITRE 6 - L'exemple de la Grande-Bretagne
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B - Les conséquences du bipartisme
Si l'on s'en tenait au schéma classique du parlementarisme, on pourrait penser que le
régime anglais est un régime où les pouvoirs sont séparés mais égaux grâce à leurs
moyens d'action réciproques (renversement du gouvernement/dissolution de la
Chambre).
Mais en réalité, le bipartisme, lorsqu'il ne subit pas d'altération, modifie complètement
ce schéma. La séparation des pouvoirs n'est qu'une illusion. Il y a union entre l'exécutif
et la Chambre des communes car l'un des partis est assuré d'avoir la majorité aux
communes et son leader est forcément nommé Premier ministre. En élisant leurs
députés, les Britanniques élisent indirectement leur Premier ministre. Si ce dernier démissionne
durant la législature, son parti élit un nouveau leader que la reine nomme chef du
gouvernement. C'est ainsi que Theresa May a succédé à David Cameron, démissionnaire
après le référendum perdu sur le Brexit du 23 juin 2016. Suite aux difficultés rencontrées
dans les négociations du « Brexit », Theresa May a démissionné le 24 mai 2019. Boris
Johnson a été élu à la tête du parti conservateur le 23 juillet 2019, et est devenu le
Premier ministre britannique. Les législatives anticipées du 12 décembre 2019 qu'il a
déclenchées ont conféré au parti conservateur une large majorité et lui ont permis de
réaliser le Brexit le 31 janvier 2020. Boris Johnson sera resté Premier ministre jusqu'au
7 juillet 2022. À la suite d'une soixantaine de départs au sein de son gouvernement, il
n'a pas eu le choix que de quitter la tête du parti conservateur. Liz Truss a succédé à
Boris Johnson pour un bref passage en tant que Premier ministre.
Le 25 octobre 2022, Rishi Sunak est désigné pour prendre la tête du gouvernement
britannique. Il est le plus jeune Premier ministre en 200 ans.
Une nomination qui n'a duré que 19 mois. En effet, le 30 mai 2024, le Parlement britannique
a été officiellement dissous. Une nouvelle campagne s'est ouverte en amont des
élections législatives qui se sont tenues le 4 juillet 2024. Pour les 650 sièges de la
Chambre des communes, la course au renouvellement a été lancée.
Après 14 ans dans l'opposition, le Labour (centre gauche) était en position de force.
Ainsi, le 4 juillet 2024, le centre gauche réalise une percée historique en obtenant 412
sièges sur les 650 que compte la Chambre des communes.
Tel que le veut la tradition politique britannique, le chef de file du Labour, Keir Starmer,
est devenu officiellement Premier ministre du Royaume-Uni après avoir rencontré le roi
Charles III le 6 juillet 2024.
Malgré ces dernières péripéties à la tête du gouvernement, comme les partis sont très
disciplinés, la majorité qui soutient le Premier ministre est très stable. Il n'y a aucun
risque qu'une motion de censure soit votée.
Le droit de dissolution est utilisé souvent, mais il ne sert plus de riposte comme dans le
schéma classique. Lorsque le Premier ministre se rend compte que les sondages lui sont
favorables, il dissout l'assemblée afin de gagner les élections suivantes. C'est ce qu'a fait
Theresa May le 2 mai 2017 afin de renforcer sa majorité parlementaire en vue des négociations
avec l'Union européenne sur le Brexit. Mais le pari a échoué. À l'issue des législatives
anticipées du 8 juin 2017, le parti conservateur a perdu sa majorité absolue, obligeant
la Première ministre à s'allier à un petit parti nord-Irlandais pour tenter de se
maintenir au pouvoir.

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