Hors collection - Droit de l'intelligence artificielle - 1re - 107

CHAPITRE 3 - QUESTIONS SECTORIELLES
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qualité des soins. L'IA est en effet au cœur de la médecine du futur avec les opérations assistées, le
suivi des patients à distance, les prothèses intelligentes, ou encore les traitements personnalisés grâce
au recoupement de données. »
Les applications d'IA utilisées en médecine sont variées, couvrant de nombreuses spécialités,
notamment :
- en radiologie, les algorithmes d'IA décortiquent les images médicales avec une précision accrue.
Ils détectent des anomalies dès les premières phases d'une maladie ;
- en oncologie, l'IA croise diverses sources d'information, comme les antécédents médicaux avec
les données génétiques, pour proposer des traitements ciblés ;
- en médecine générale, les praticiens utilisent des outils d'IA pour vérifier la pertinence de leurs
diagnostics ou faciliter la rédaction de comptes rendus.
Jean-Emmanuel Bibault est auteur de l'ouvrage 2041, l'Odyssée de la médecine38
. Il est oncologue,
radiothérapeute, professeur à l'université Paris Cité, chercheur en intelligence artificielle appliquée à
la médecine à l'INSERM et plutôt optimiste. Il explique : « Une des raisons pour avoir écrit ce livre,
était justement de changer du discours, plutôt pessimiste par rapport à l'IA. On a en tête des schémas
issus de la pop culture, type Terminator, Matrix, etc. J'avais envie d'expliquer, au contraire, qu'il y
avait des raisons de penser que ça allait nous faire beaucoup de bien, sans non plus être
complètement idéaliste et naïf. Il faut bien comprendre que l'IA, va être un outil un peu comme
quand le scanner ou l'IRM sont apparus. Très puissant, qui ont vraiment changé la prise en charge
des patients. Et l'IA va être un outil dans l'arsenal dont dispose le médecin. »
Dans un rapport communiqué en mars 202439
, relatif à l'IA générative en médecine, l'Académie
nationale de médecine explicite plusieurs avancées pour la santé, décrit les enjeux éthiques associés
et recommande des points d'actions à mettre en œuvre sans délai. Les SIA génératives impressionnent
par leur capacité à produire en quelques secondes des textes souvent pertinents, mais aussi parfois
erronés.
Le Sénat s'est intéressé, dans son deuxième rapport consacré à l'IA, au domaine de la santé. Dans
« Une IA en santé efficace et éthique »40
publié en mai 2024, la délégation à la prospective identifie
les différents scénarios de déploiement de l'IA, en s'appuyant sur les utilisations déjà existantes ou
celles actuellement développées par des startups en lien avec les professionnels de santé. Elle repousse
un « techno-enthousiasme » excessif, voyant dans l'IA une solution miracle et négligeant les
nombreuses adaptations qui seront nécessaires, mais ne verse pas non plus dans le « techno-pessimisme
» surestimant les difficultés et les risques.
Le rapport souligne qu'il existe donc un grand nombre de domaines d'application de l'IA en santé.
Pour autant, hors imagerie, l'IA n'est pas encore utilisée en routine. La pratique clinique n'a pas
encore totalement intégré ce progrès technique récent. Plusieurs obstacles retardent en effet le
déploiement de l'IA en santé : l'un d'entre eux est le manque de recul et la méfiance que l'IA peut
susciter à la fois chez les professionnels de santé et chez les patients.
38. Bibault J.-E., 2041, L'odyssée de la médecine, essai, éditions Équateur, janv. 2023.
39. Nordlingera B., Kirchnerb C., de Fresnoyec O., Systèmes d'IA générative en santé : enjeux et perspective, au nom d'un
groupe de travail de l'Académie nationale de médecine, rapport, 28 mars 2024.
40. Redon-Sarrazy C., Ventalon A., Rapport IA nº 2 : une IA en santé efficace et éthique, Sénat, 21 mai 2024.

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