Hors collection - Droit de l'intelligence artificielle - 1re - 111

CHAPITRE 3 - QUESTIONS SECTORIELLES
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Ensuite, la transparence et l'explicabilité des algorithmes sont essentielles. Les algorithmes d'IA
peuvent être perçus comme des « boîtes noires » dont les décisions sont difficiles à expliquer. Les
professionnels restent responsables des outils qu'ils utilisent et de l'exploitation des résultats.
Par ailleurs, une trop grande dépendance à l'IA risque de réduire les compétences humaines et l'esprit
critique des juristes. Les résultats proposés par les SIA peuvent séduire mais la standardisation méthodique
et la grande vitesse de traitement des données ne sont pas forcément synonymes d'intelligence.
Un autre aspect est à prendre en compte : le prix des SIA. Les technologies d'IA peuvent être
coûteuses, limitant leur accessibilité aux grandes structures (entreprises, cabinets de notaires ou d'avocats)
et créant une inégalité dans l'accès aux outils avancés.
Enfin, il existe une crainte que l'IA puisse remplacer à l'avenir les juges et les avocats, ce qui pourrait
avoir des implications éthiques et sociales importantes. La justice prédictive représente un débat juridique
majeur, abordé ci-après.
Les idéaux démocratiques et d'égalité devant la loi seraient-ils remis en cause par les algorithmes ? La
culture, la créativité et les valeurs humaines des juristes peuvent-elles être remplacées par des robots ?
Les professionnels du droit s'interrogent.
L'impact social et économique de l'IA doit également être pris en compte. L'IA doit être utilisée de
manière à améliorer l'accès à la justice pour tous, sans créer de nouvelles inégalités. L'automatisation
de certaines tâches juridiques peut avoir un impact sur l'emploi dans le secteur, nécessitant des politiques
de transition et de formation.
La formation et la sensibilisation des avocats, juges et autres professionnels du droit aux implications
éthiques et légales de l'IA sont donc nécessaires.
L'IA offre de nombreuses opportunités pour améliorer l'efficacité de certaines missions juridiques.
Cependant, son adoption doit être accompagnée de mesures rigoureuses pour garantir la transparence,
l'équité et la protection des droits des individus. L'éthique et la déontologie sont également des aspects
cruciaux.
Les juristes jouent un rôle clé dans ce processus, en veillant à ce que les technologies d'IA soient utilisées
en conformité avec la réglementation. Les professionnels du droit utilisant l'IA ont l'opportunité
de participer à la construction et d'adhérer à des codes de conduite et principes éthiques pour garantir
une utilisation responsable de la technologie.
B. L'usage de l'IA dans le domaine juridictionnel
L'activité juridictionnelle est souvent identifiée comme l'un des secteurs prometteurs pour le déploiement
de l'IA, bien que la notion de « justice prédictive » soit souvent perçue comme une menace.
Les algorithmes ont envahi de nombreux champs d'activités humaines, y compris le domaine judiciaire.
On peut distinguer quatre applications majeures de l'IA : l'exploration de grandes bases de
données, l'analyse de décisions, l'aide à la décision et l'analyse prédictive.
La récente enquête de l'UNESCO auprès des opérateurs judiciaires du monde entier a mis en évidence
un manque important d'orientations institutionnelles et de formation sur l'utilisation des systèmes
d'IA46
46. Intelligence artificielle et État de droit, UNESCO : unesco.org
. En réponse, l'UNESCO, en collaboration avec des experts internationaux, a élaboré un

http://www.unesco.org

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