Mémentos - Théorie des organisations - 7e - 81

CHAPITRE 2 - Organisation et relations humaines
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3) L'entreprise libérée
Le concept d'entreprise libérée a été popularisé par I. Getz (2009, 2012), professeur à
l'ESCP Europe, au point de devenir une véritable mode managériale. Selon I. Getz
(2009), une entreprise libérée est « une forme organisationnelle au sein de laquelle les
employés jouissent d'une liberté totale et ont la responsabilité d'entreprendre des
actions qu'ils considèrent comme être les meilleures ». Ce concept désigne donc les entreprises
dans lesquelles les employés sont libérés de la hiérarchie et du contrôle. Le passage
à une entreprise libérée entraîne la suppression de niveaux hiérarchiques, des fonctions
supports et s'appuie sur le travail en équipes de production autonomes. Les équipes
s'organisent librement et sont responsables. À ce titre, l'entreprise libérée se situe dans
le prolongement du management participatif et on peut s'interroger sur son caractère
véritablement novateur. On parle aussi d'holacratie pour désigner un système d'autorité
distribuée. L'équipementier automobile Favi en Picardie, le fabricant de biscuits Poult à
Montauban ou encore CHRONO Flex et Decathlon sont des exemples français d'entreprises
libérées. Gore-Tex et Zappos sont également des entreprises emblématiques.
Les travaux de Gilbert et al. (2017) révèlent que le modèle des entreprises libérées
présente non seulement des caractéristiques propres au management participatif, mais
aussi des dimensions nouvelles (v. Encadré). Ils rejoignent ceux de Picard (2015). Ce
modèle s'inscrit « à la fois dans la continuité du modèle du management participatif
antérieur et en rupture avec celui-ci, entre permanence et renouvellement. Il n'y a donc
ni remake ni innovation radicale. » (Gilbert et al., 2017).
Dimensions nouvelles propres à l'entreprise libérée (Gilbert et al., 2017)
1. La participation comme mode de fonctionnement par défaut.
2. Démocratisation de l'innovation. Une volonté exprimée de démocratiser l'innovation : tous,
de l'opérateur au dirigeant, sont incités à innover, du moins en théorie, et ce dans tous les
domaines.
3. Stimulation de la dynamique entrepreneuriale.
4. Poursuite d'un projet sociétal.
5. Renouvellement du rôle des dirigeants. Les dirigeants de l'entreprise libérée déclarent s'interdire
de prendre des décisions opérationnelles.
6. Conduite du changement dans laquelle le « leader libérateur » s'allie à la base.
7. Disparition de la technostructure au profit des opérations. Les ex-spécialistes de la coordination,
de la planification et du contrôle ont pour mission d'accompagner le développement des
compétences des opérateurs et de faciliter la résolution autonome des problèmes de
production.
Les tenants de l'entreprise libérée estiment que ce modèle permet d'économiser sur les
coûts de structure que sont les services support du siège, la pyramide hiérarchique, les
services de contrôle. Parallèlement, les employés libérés seraient plus engagés et
motivés et donc plus performants. Enfin, les entreprises libérées favoriseraient l'innovation
par la mise en place d'un cadre de travail propice.
En pratique, il existe encore beaucoup de réticences face à ce modèle d'organisation qui
remet en cause les principes classiques d'organisation. L'entreprise Zappos, longtemps

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