CHAPITRE 9 - L'École économique 123 Comme toute transaction économique engendre des coûts de transaction préalables à sa réalisation, l'entreprise efficiente sera celle qui les minimisera. La théorie des coûts de transaction intervient comme un paramètre important dans le choix des formes de gouvernance : - faire faire par le marché ; - faire soi-même par l'entreprise ; ou - faire avec, par une alliance. 3 L'approche évolutionniste de la firme ■ Principe La théorie évolutionniste de Richard R. Nelson et Sidney G. Winter (1982) est fondée sur une analyse du comportement d'adaptation des entreprises (firmes). L'école évolutionniste considère que le moteur de l'entreprise n'est pas caractérisé par le profit mais par une volonté de survie. Comme pour les espèces vivantes, ces organisations connaissent des transformations. Témoin : le modèle darwinien de l'évolution des espèces. Il convient donc d'analyser ces mécanismes d'adaptation, d'apprentissage et d'innovation. La firme évolutionniste de Nelson et Winter est considérée comme un ensemble dynamique de compétences. ■ Les routines Les entreprises se différencient entre elles par la nature de leur savoir-faire tant sur le plan organisationnel que technologique et par la somme des connaissances engrangées au fil des années. Ces règles et procédures de fonctionnement spécifiques validées dans le temps sont appelées : routines. La compétence réelle des firmes se trouve bien mémorisée dans ces routines intransférables d'une entreprise à l'autre. Elles constituent des actifs spécifiques, confèrent un avantage concurrentiel et caractérisent l'identité propre de la firme. Ces routines jugées efficaces peuvent dans un contexte différent s'avérer inadaptées. L'organisation de l'entreprise doit permettre de les faire évoluer. ■ Contrainte de sentier Fruit de l'expérience acquise, les routines supportent le poids du passé qui détermine d'une certaine façon le futur. De ce fait, l'évolution de l'entreprise ne suivra que certains chemins. Il y a donc dépendance au passé et à l'histoire de la firme. Appelée « contrainte de sentier » (path dependancy), cette dépendance limite les choix possibles de l'entreprise.