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L'ESSENTIEL DU DROIT DES LIBERTÉS FONDAMENTALES
en jeu la vie ou la liberté d'un citoyen. La sûreté est ici encore ébauchée. Mais comme en Grèce,
la cité a un poids déterminant dans la vie des individus.
b) Le Moyen Âge
La féodalité ne permet pas l'épanouissement des libertés. Celles-ci sont davantage des privilèges
arrachés au suzerain par les vassaux. Les libertés sont rares jusqu'à la fin de l'Ancien Régime. En
témoignent les lettres de cachet (qui permettent d'emprisonner tout individu), les corporations
(qui portent atteinte à la liberté d'association), ou la répression des religions minoritaires. Le développement
du christianisme représente toutefois une évolution en faveur des libertés. Le christianisme
s'oppose à la conception autoritaire de la cité grecque ou romaine, et affirme la valeur
transcendantale de l'être humain, même des esclaves, car l'homme a été créé à l'image de Dieu.
Le principe des deux royaumes (spirituel et temporel) affirme la limitation du pouvoir temporel
dans la cité, car il est soumis à Dieu, d'où l'idée d'une limitation du pouvoir de l'État et de droits
accordés aux individus.
Au XIII
e siècle, Saint Thomas d'Aquin développe la conception du droit naturel : il s'agirait d'un droit
antérieur à toute société, qui pose le principe de libertés inhérentes à la personne, et dont l'un des
fondements est la justice.
■ Les origines immédiates : la marche révolutionnaire
a) Les théories
Les idées libérales sont élaborées par des philosophes politiques qui souhaitent théoriser la notion
d'État et le rôle de celui-ci. L'état de nature est caractérisé par une liberté totale. Cependant, les
individus vont passer un contrat, un pacte social, qui met fin à l'état de nature, organise la
société et encadre les libertés.
Au XVII
e siècle, Grotius (Traité de la guerre et de la paix, 1625) laïcise la conception du droit naturel
développée par Saint Thomas d'Aquin. Les libertés publiques ne sont plus justifiées par référence à
la puissance divine. Pour Grotius, il existe dans l'état de nature certains droits qui vont être
conservés par les hommes qui concluent le pacte social : le pouvoir existe car les individus l'ont
souhaité, mais le droit naturel antérieur doit prévaloir sur le droit positif (le droit adopté par
l'État). Le principe fondateur de ce droit est la dignité humaine, qui est intangible.
Hobbes, dans le Léviathan (1651), a une vision pessimiste de la formation de l'État. Certes, dans
l'état de nature, l'homme est « un loup pour l'homme », et le pacte social représente un progrès.
Cependant, le pacte social constitue une aliénation des droits de l'individu entre les mains d'un

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