Les Carrés Rouge - L'essentiel des relations internationales - 13e - 106

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L'ESSENTIEL DES RELATIONS INTERNATIONALES
Àl'été 2024, cela paraît pourtant mal engagé : outre le départ - avec pertes et fracas - des ÉtatsUnis
d'Afghanistan, qui a permis le retour au pouvoir en août 2021 des Talibans (que les Américains
envisagent désormais comme un pis-aller face à l'EI) et qui aura décrédibilisé pour longtemps
l'action des Occidentaux au Moyen-Orient, les actions de stabilisation et de lutte contre le terrorisme
menées en Afrique de l'Ouest connaissent désormais des échecs majeurs. Depuis une
décennie déjà, cette zone est devenue un enjeu central pour les groupes terroristes qui peuvent
s'y développer rapidement : d'une part, de vastes zones de territoire sont laissées pour compte et
quasiment non-administrées par les États (c'est notamment vrai au Mali, en Mauritanie, au
Burkina-Faso ou au Niger), ce qui leur permet de s'y implanter très facilement ; d'autre part, la
population y est souvent très pauvre, sans perspective d'emploi, sans accès aux soins, à l'éducation
et les conflits d'usage entre communautés y conduisent fréquemment à des violences interethniques.
Or, en fournissant l'eau, l'électricité et les soins gratuitement, en organisant des distributions
de nourriture et en proposant une idéologie qui dépasse les clivages communautaires, les
divers groupes djihadistes qui s'y sont développés à partir de 2012 (Al-Qaida au Maghreb islamique,
Ansar Dine, Boko-Haram, MUJAO...) ont pu bénéficier du soutien de la population et y
recruter massivement pour tenter de prendre le contrôle des États d'Afrique de l'ouest. À la
demande du Mali, la France a lancé en janvier 2013 l'opération Serval, pour appuyer les forces
armées maliennes et leur permettre de reprendre le contrôle du nord du Mali. En 2014, cinq
États de la bande sahélo-sahélienne - Mali, Mauritanie, Burkina-Faso, Niger et Tchad - lancent le
groupe du G5-Sahel, pour coordonner leurs actions de lutte contre le terrorisme ; la France
apporte depuis lors un soutien opérationnel aux actions de la force militaire conjointe du G5Sahel
à travers l'opération Barkhane.
Mais après certains succès et une amélioration de la situation entre 2016 et 2019, la crise sanitaire
a induit une nouvelle instabilité majeure dans ces États : le Mali a ainsi connu pas moins de deux
coups d'État militaires depuis août 2020, la Guinée en a subi un en septembre 2021 et le Burkina
Faso deux en 2022, tandis que le Niger a, lui, fait face à une tentative de coup d'État en
mars 2021. Les Occidentaux ayant demandé (comme la CEDEAO) à ce que les nouveaux régimes
militaires au pouvoir dans ces pays rendent le pouvoir au peuple et organisent des élections libres,
il va sans dire que ces régimes sont désormais largement hostiles à la présence occidentale (y
compris celle des forces de l'ONU) en Afrique de l'ouest, leur préférant le soutien militaire de la
Russie (laquelle intervient sur place en partie à travers son armée régulière et en partie à travers
les services de sociétés militaires privées russes, telle la société Wagner et ses mercenaires). Alors
que plusieurs enquêtes des Nations Unies et/ou d'ONG de protection des droits humains ont mis
en lumière les exactions commises par les mercenaires de Wagner en République démocratique du
Congo, en Centrafrique ou plus récemment au Mali, la junte au pouvoir dans ce dernier État a
prétexté en mai 2022 la violation (non prouvée) de son espace aérien par la France pour sommer
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