Les Carrés Rouge - L'essentiel des relations internationales - 13e - 120

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L'ESSENTIEL DES RELATIONS INTERNATIONALES
accords de Minsk de 2015 (qui gelaient le conflit russo-ukrainien de 2014 relatif à la Crimée) avec
l'invasion par la Russie de l'Ukraine le 24 février 2022. Le nombre de victimes civiles des conflits
dans le monde n'a certes cessé de diminuer au cours du XX
e siècle mais le nombre de conflits, lui,
n'a pas été aussi élevé depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.
Cette évolution des conflits rend la recherche de la paix aléatoire car il est plus aisé de négocier
sur la base de critères substantiels (territoire) que sur le fondement de critères immatériels (idéologie).
La paix n'est pas un concept figé se définissant a contrario comme un état de non-guerre,
elle est « l'expression d'un équilibre temporaire de puissance ». L'absence de guerre ne peut être
considérée ni comme un signe de paix, ni comme une preuve de stabilité. La condamnation de la
guerre ne suffit pas à établir la paix.
La définition classique de la guerre, à savoir la violence mise en œuvre par un État contre un autre État
après une déclaration formelle de guerre (on parle aujourd'hui plus couramment de « conflit armé »
car les États ne font plus de déclaration de guerre même lorsqu'ils attaquent un autre État), est
devenue insuffisante. Une privatisation de la violence publique se développe en dehors des États et
est parfois même déléguée à des bandes armées. La guerre se fait davantage au sein des États ou
d'État à non-État ou quasi-État. La distinction traditionnelle entre état de paix et état de guerre a
perdu de son évidence (Irak, Afghanistan, Libye, Syrie). La violence terroriste et la criminalité accentuent
cette indécision : selon l'ONU, près d'un demi-million de personnes avaient été victimes d'homicides
dans le monde en 2017 (lorsqu'on dénombrait 89 000 victimes des conflits armés au cours de la
même année).
Remise à l'ordre du jour à la suite notamment des événements récents en Ukraine, la « guerre »
ou le conflit armé entre États présente désormais souvent un caractère hybride. Elle peut se
définir comme un effort offensif et global visant à déstabiliser un État, que ce soit en l'attaquant
militairement ou en favorisant une insurrection, des situations de crise humanitaire, voire une
guerre civile sur son territoire. Cela passe par l'utilisation combinée d'instruments militaires
conventionnels ou non, d'instruments économiques, humanitaires, ainsi que de stratégies
d'influence offensives (notamment à travers la propagande relayée via les médias, y compris sur
les réseaux sociaux, qui jouent aujourd'hui un rôle majeur en favorisant le soutien ou au contraire
la condamnation des États par les opinions publiques au niveau national et international).
L'approche hybride de la guerre cherche à influer sur les lignes de faille d'une société, qu'elles
soient économiques, ethniques ou culturelles, pour créer des tensions permettant de déstabiliser
le pouvoir étatique. Dans une stratégie hybride, l'essentiel de l'effort de déstabilisation est assuré
par des forces irrégulières et des modes d'action non conventionnels. Ce mode opératoire assure
une relative supériorité de l'agresseur sur des forces purement régulières. De manière générale, la
guerre hybride prend en compte l'« approche globale » d'une crise, mais renverse l'idée classique
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