Les Carrés Rouge - L'essentiel des relations internationales - 13e - 128

126
L'ESSENTIEL DES RELATIONS INTERNATIONALES
désarmement. Les puissances possédant l'arme nucléaire ont chacune annoncé qu'elles ne signeraient
ni ne ratifieraient ce traité, qui en conséquence a une portée symbolique forte mais ne crée
pas de nouvelle obligation de désarmement nucléaire. Comme le souligne le directeur général de
l'Agence internationale de l'énergie atomique, « il nous faut développer une nouvelle approche
internationale, sinon nous aurons affaire dans la décennie 2020 à 30 États ayant la capacité de
développer des armes nucléaires très rapidement ».
Le contentieux iranien illustre depuis 2002 la volonté d'empêcher cet État de se doter d'une capacité
nucléaire, officiellement à des fins civiles, mais aussi à des fins militaires car si l'Iran se dotait
de l'arme atomique et devenait un État du « seuil », il semble probable que les puissances arabes
sunnites en feraient de même à moyen terme. Les négociations avec le groupe des 5+1 (les cinq
membres permanents du Conseil de sécurité plus l'Allemagne) ont abouti, après des années
d'efforts, à la conclusion de l'Accord de Vienne en juillet 2015. Celui-ci limitait la capacité d'enrichissement
d'uranium en :
- limitant le nombre de centrifugeuses et en limitant le stock ;
- en affirmant l'interdiction de produire du plutonium à vocation militaire ;
- en renforçant le mécanisme des inspections confiées à l'AIEA ;
- en maintenant pendant cinq ans l'embargo sur certaines armes lourdes et l'importation de
certains matériaux.
En contrepartie, la plupart des sanctions imposées par l'ONU, les États-Unis et l'Europe devaient
être levées (finances, énergie et transport), afin de favoriser le développement du pays dont l'économie
est depuis fort longtemps moribonde. Cet accord, jugé cependant trop favorable à la partie
iranienne, a été dénoncé par l'Administration Trump en mai 2018 et toutes les sanctions supprimées
par la partie américaine ont été rétablies et renforcées ; les États et les entreprises qui
auraient souhaité continuer à commercer avec l'Iran tombaient sous le coup des lois extraterritoriales
américaines et risquaient de lourdes sanctions financières, ce qui les conduisit à cesser leurs
activités rapidement. L'Iran cessa donc à son tour progressivement à partir de mai 2019 d'appliquer
les dispositions de l'accord de 2015 et reprit ses activités d'enrichissement d'uranium.
L'arrivée au pouvoir de Joe Biden en 2021 permit de relancer les discussions entre Iraniens et
Américains de manière indirecte, par l'intermédiaire de l'Union européenne mais pas sans difficultés.
Après plusieurs mois de discussions houleuses portant sur l'éventualité d'un accord
rénové, en 2024 cette hypothèse est définitivement abandonnée : l'Accord de Vienne sur le
nucléaire iranien est bien mort et enterré (si toutefois l'on devait en douter, l'aide apportée par
l'Iran à la Russie dans le cadre de la guerre en Ukraine en témoigne clairement).
Il faut également mentionner l'initiative de sécurité contre la prolifération (PSI), initiée en 2003, qui
est destinée à lutter contre la contrebande d'armes de destruction massive (ADM) et a fortiori à
Les Carrés Rouge - L'essentiel des relations internationales - 13e

Table des matières de la publication Les Carrés Rouge - L'essentiel des relations internationales - 13e
