Les Carrés Rouge - L'essentiel des relations internationales - 13e - 148

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L'ESSENTIEL DES RELATIONS INTERNATIONALES
changement climatique se manifestera de manière aigüe. Or dix pays se partagent environ 65%
des ressources en eau potable et 145 partagent leurs ressources hydriques avec d'autres États, ce
qui laisse augurer de futurs conflits pour la possession de cette ressource indispensable à la vie
humaine, érigée en droit humain fondamental par l'Assemblée générale des Nations Unies le
28 juillet 2010. L'étude de la géopolitique de l'eau est édifiante comme le démontre par exemple
le litige relatif à la construction d'un grand barrage sur le Nil bleu opposant l'Éthiopie au Soudan
et à l'Égypte (dépendante à 95% des eaux du Nil pour son approvisionnement) ou même les
tensions régulières entre l'Inde et la Chine sur les questions liées à l'utilisation des eaux issues de
l'Himalaya et des hauts plateaux tibétains (qui alimentent entre autres le fleuve Brahmapoutre).
Pour tenter de prévenir le risque de conflit, une Convention des Nations Unies sur le droit relatif
aux cours d'eau internationaux a été adoptée en 1997 et définit les mesures de protection et de
gestion à mettre en œuvre sur les cours d'eaux transfrontaliers afin de préserver leur qualité et de
limiter les différends entre nations pour l'accès à la ressource. Cet instrument international est
entré en vigueur en 2014 quand le seuil des 35 ratifications nécessaires a été atteint.
La question environnementale sera sans conteste centrale dans l'évolution des relations internationales
du XXI
e siècle et de nombreux analystes jugent inévitable une double révolution verte
(suffisance alimentaire et respect de l'environnement), qui se heurte encore à une certaine réticence
des PED, principalement du Brésil et de l'Inde. Ces derniers, non assujettis aux objectifs du
Protocole de Kyoto entré en vigueur en février 2005, ont dû impérativement intégrer les dispositifs
de réduction des gaz à effet de serre dans la perspective de l'après Kyoto en 2012. La seizième
conférence sur le climat, qui s'est déroulée à Cancún en décembre 2010, a relancé le processus
de négociations en adoptant un accord presque inattendu, qui prévoyait la création d'un Fonds
vert pour recueillir les 100 milliards de dollars annuels promis par les pays riches afin d'aider les
pays les plus vulnérables. Il confirmait l'objectif de limiter la hausse de la température moyenne
de la planète à 2 ºC par rapport à l'ère préindustrielle et créait les fondements d'un système de
vérification des engagements de réduction de gaz carbonique pris par les États. Il donnait enfin
une assise plus solide au programme REDD + (réduction de la déforestation et de la dégradation
des forêts). Cet accord laissait cependant de nombreuses questions ouvertes comme le mode de
financement du Fonds vert. De même, il ignorait l'insuffisance des objectifs de réduction des gaz
à effet de serre à l'horizon 2020 pour ne pas dépasser les 2 ºC et contournait l'épineux sujet du
protocole de Kyoto qui s'achevait fin 2012.
La 18e
Conférence sur le climat, qui s'est tenue à Doha en décembre 2012, a hélas abouti à un
accord a minima, en deçà des enjeux et des attentes. Si le protocole de Kyoto y a été prolongé
jusqu'en 2020, sa portée est limitée puisque le Canada, le Japon et la Russie ont décidé de s'en
retirer. L'Union européenne, l'Australie et la dizaine d'États qui ont renouvelé leur engagement
ne représentent que 15% des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial. Ces dernières
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