Les Carrés Rouge - L'essentiel des relations internationales - 13e - 163

CHAPITRE 11 - L'État, acteur marginalisé ?
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célèbre arrêt Roe vs. Wade (qui garantissait depuis 1973 le droit à l'avortement) et réaffirmé parallèlement
que le droit de porter une arme était un droit fondamental aux USA. L'ensemble de ces
éléments font dire à Barbara F. Walter, politologue et membre du Comité consultatif de la CIA sur
les risques politiques que les USA sont « plus proches d'une guerre civile qu'aucun de nous
n'aimerait le croire ».
Confrontée à des défis démographiques et économiques importants, la Russie, qui considère que
le libéralisme économique n'a pas tenu ses promesses, est volontiers nostalgique des grandes
heures de l'URSS. Marginalisée sur le plan international, elle tente depuis une dizaine d'années
de redevenir une puissance de premier plan, comme le montrent ses interventions en Géorgie, en
Ukraine (2014 et 2022), en Syrie et en Libye. Son action déstabilisatrice dans les anciennes républiques
de l'URSS (États baltes ou du Caucase) est significative. Sa remilitarisation (annonce en
août 2022 de l'augmentation de 10% de la taille de son armée, augmentation constante de son
budget militaire depuis 10 ans...) vise à lui permettre de reprendre le contrôle de l'ancien glacis
soviétique de l'Asie centrale aux Balkans en passant par le Caucase, l'Ukraine, voire le ProcheOrient.
La fonte des glaces dans l'Arctique en raison du réchauffement climatique lui ouvre des
perspectives nouvelles qu'elle entend manifestement exploiter (fort développement des installations
militaires russes dans la zone), ce qui ne manquera pas de causer dans le futur des tensions
importantes avec les autres États qui y sont présents, notamment les États-Unis. Reste que l'on
peut concevoir quelques doutes quant au fait qu'elle en ait effectivement les moyens : l'enlisement
du conflit ukrainien, les sanctions internationales et la décision de l'UE de s'approvisionner en gaz
auprès d'autres partenaires commerciaux affaiblissent durablement la Russie, qui se trouve largement
inféodée désormais à la Chine (dont le soutien lui est essentiel, tant sur le plan militaire
qu'économique et financier). La tentative (certes infructueuse) du patron du groupe militaire privé
russe Wagner, Evgueni Prigojine, de prendre le pouvoir par la force et de renverser Vladimir
Poutine le 24 juin 2023 témoigne entre autres de cet affaiblissement.
L'Union européenne continue quant à elle de se construire mais elle se cherche encore. Organisation
vouée à la construction de la paix entre deux vieux pays d'Europe de l'ouest - pari réussi -
l'évolution du contexte international (retour de la guerre en Europe ; politique agressive de la
Chine sur les plans diplomatique, économique et même militaire en Mer de Chine ; fin du
soutien inconditionnel de l'allié américain, menacé lui-même d'implosion dans la décennie à
venir...) lui impose de redéfinir son rôle vers l'extérieur, pour pouvoir faire face aux défis économiques,
sécuritaires et écologiques qui se profilent. La transition en ce sens a débuté mais elle reste
lente et laborieuse dans bien des domaines, notamment la politique de défense commune. À sa
décharge, et outre les difficultés logiques liées à un projet d'intégration qui porte désormais sur
des sujets éminemment régaliens, il faut reconnaître que l'UE est également déstabilisée en
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