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L'ESSENTIEL DES RELATIONS INTERNATIONALES
2) Le Conseil de sécurité
Le Conseil de sécurité est un organe restreint de quinze membres, dont cinq membres permanents
(USA, Chine, Royaume-Uni, France, Russie) et dix membres élus pour deux ans par l'Assemblée
générale. Le Conseil de sécurité est conçu comme l'organe exécutif des Nations Unies. Il travaille
sans discontinuer lorsque les circonstances l'exigent. Saisi par l'Assemblée générale, le Secrétaire
général, un État membre ou même par un État non-membre, le Conseil de sécurité est l'organe
chargé à titre principal du maintien de la paix, conformément aux chapitres VI et VII de la Charte.
Chacun des membres (permanent ou non) possède une voix, mais les cinq permanents disposent en
outre d'une arme essentielle : le véto. Les décisions de procédure sont prises à la majorité des 9/15e
sans que les cinq permanents puissent utiliser leur véto ; les décisions de fond sont quant à elles
adoptées aussi à la majorité des 9/15e
, mais avec le jeu du véto cette fois et elles ne sont donc adoptées
qu'à la condition qu'aucun des cinq membres permanents n'ait opposé son véto (une abstention
ne valant pas véto). Le droit de veto, accordé en 1945 aux vainqueurs de la Seconde Guerre
mondiale, a ainsi souvent paralysé l'action du Conseil de sécurité qui, s'il est chargé de maintenir la
paix, demeure un organe politique et n'est donc jamais tenu juridiquement d'agir. Cela explique que
le Conseil soit très exposé aux aléas de la politique internationale : totalement paralysé durant la
guerre froide en raison de l'opposition USA-URSS, il a connu une période de forte activité à partir
de la chute du mur de Berlin, qui a permis la mise en place de nombreuses opérations de maintien
de la paix (pas toutes couronnées de succès malheureusement) et la création de tribunaux pénaux
internationaux destinés à réprimer les violations des lois et coutumes de la guerre. Depuis les années
2000 cependant, son autorité a été plusieurs fois bafouée par ses membres permanents (bombardements
de l'OTAN au Kosovo en 1999, coalition menée par les USA qui attaqua l'Irak en 2003...). En
outre, preuve du durcissement des relations entre les grandes puissances mondiales, la Russie - et
dans une moindre mesure, la Chine - a fait un usage extrêmement fréquent de leur véto au cours
des dernières années, bloquant ainsi de plus en plus souvent l'action du Conseil de sécurité. C'est
encore plus vrai depuis 2022 et le début du conflit ukrainien : la Russie a ainsi fait usage de son
véto pas moins de 10 fois en deux ans (contre 22 fois entre 2010 et 2022), tandis que sur la même
période, les USA ont brandi le leur 4 fois (contre 4 fois entre 2010 et 2022) et la Chine 3 fois (contre
11 fois entre 2010 et 2022). Ces abus ont notamment conduit l'Assemblée générale à adopter en
2022 la résolution 76/262 par laquelle elle se réserve le droit, en cas d'usage délibérément
« obstructif » du véto, d'organiser un débat visant à obtenir des explications et justifications de la
part du Membre permanent concerné.
Le Conseil de sécurité est aujourd'hui également contesté par de nouvelles puissances qui désirent
en modifier la composition et réclament une réforme leur accordant un siège permanent en son
sein. Des projets de réforme proposent son élargissement à 24 voire 25 États avec de nouveaux
,
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