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L'ESSENTIEL DU DROIT PÉNAL GÉNÉRAL
banque, qui renonce en chemin à son méfait, reste punissable du vol de la voiture dérobée pour
l'occasion. De plus, le désistement doit être antérieur à la consommation de l'infraction. Enfin,
c'est le point le plus important, le désistement doit être volontaire. À défaut, la tentative reste
punissable. Entre les deux se dessine une zone d'incertitudes dans laquelle les magistrats peuvent
éprouver les plus grands doutes pour qualifier le caractère réel du désistement. En pratique, la voie
répressive est souvent suivie.
Ainsi, lors de violences conjugales, un individu asperge son épouse d'alcool à brûler et met le feu
aux vêtements de celle-ci avant de l'aider à s'en défaire. La Chambre criminelle (Cass. crim.,
27 mars 2019) estime que « la circonstance que la personne ait aidé la victime à enlever son
vêtement en flamme relève davantage du repentir actif que du désistement volontaire ».
c) Les notions d'infraction manquée et d'infraction impossible
Dans un juste souci de répression, le Code pénal considère comme constituée la tentative qui a
« manqué son effet ». Somme toute, si l'infraction a été manquée, les actes constitutifs de l'infraction
ont bel et bien été accomplis. Seules des circonstances indépendantes de la volonté de
l'auteur ont empêché le résultat qu'il espérait.
On utilise l'expression « infraction impossible » pour définir des situations dans lesquelles l'infraction
ne pouvait aboutir. La main du pickpocket « rencontre » une poche totalement vide. Ce
genre de situation serait plutôt cocasse si elle ne révélait pas la dangerosité sociale de l'auteur.
Aussi, la répression de la tentative se comprend aisément. Le juriste n'en reste pas moins parfois
quelque peu perplexe devant certaines interrogations doctrinales. Témoin la note sous l'affaire
Perderau qui commence par cette brutale interrogation : « Peut-on tenter de tuer un cadavre ? ».
Si les mots s'entrechoquent au premier abord, la logique du raisonnement conduit à reformuler
l'interrogation pour que les choses rentrent dans l'ordre. Et fort logiquement, il convient de
répondre par l'affirmative. Oui, ici, on peut tenter de tuer un cadavre. Après tout, en présence
d'un commencement d'exécution et faute de désistement, la tentative est constituée et devient
donc punissable. Pour de nombreux auteurs, il n'y a aucune raison logique pour en décider autrement.
Et la Cour de cassation d'affirmer en 1986 : « il n'importe, pour que soit caractérisée la
tentative d'homicide volontaire, que la victime fût déjà décédée, cette circonstance étant indépendante
de la volonté de l'auteur ». Mais, il est une autre logique, celle de distinguer l'impossibilité
de fait à l'impossibilité de droit. Seule la première autoriserait la répression. Si la main du pickpocket
a « rencontré » une poche totalement vide, l'infraction était impossible à réaliser en raison
de circonstances uniquement factuelles. À l'inverse, face à une impossibilité de droit, la répression
serait assez contestable et la solution de l'arrêt Perdereau remise en cause. Il n'est pas déplacé de
soutenir que la tentative d'homicide, à l'image de l'homicide, nécessite pleinement que la

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