30 L'ESSENTIEL DES INSTITUTIONS DE LA VE RÉPUBLIQUE Le Conseil constitutionnel a refusé de trancher cette délicate question (v. Chapitre 3). Il s'est déclaré incompétent pour apprécier la constitutionnalité des lois « adoptées par le Peuple à la suite d'un référendum, lesquelles constituent l'expression directe de la souveraineté nationale » (Cons. const., 6 nov. 1962, nº62-20 DC, Loi référendaire). Le Conseil d'État invite (avis nº 397908) le Conseil constitutionnel à user de son pouvoir de contrôler les actes administratifs préalables à un référendum (Cons. const., 25juill. 2000, 2000-21 REF, Hauchemaille) pour examiner si la question posée est conforme aux dispositions de l'article 11 de la Constitution. Le président du Conseil constitutionnel a lui-même mis en garde, en janvier 2022, les candidats à l'élection présidentielle qui seraient tentés par cette voie de révision : « Ils ont tout faux ! » a-t-il déclaré. ■ Les révisions de la Constitution La Constitution de 1958 a connu 25 révisions. Leur objet a répondu à quatre objectifs principaux : - permettre la ratification d'engagements internationaux ou européens (par ex. : révision du 25 juin 1992 pour ouvrir la voie à la ratification du traité de Maastricht) ; - tirer les conséquences de la censure d'une loi par le Conseil constitutionnel dans une sorte de « lit de justice » selon l'expression de Georges Vedel (par ex. : révision du 25 novembre 1993) ; - modifier des dispositions ayant causé des dysfonctionnements institutionnels (par ex. : révision du 30 décembre 1963) ; - faire évoluer les institutions pour tenir compte d'évolutions sociétales ou pour modifier des équilibres (par ex. : révision du 23 juillet 2008).