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travailler
son éloQuence
C'est un lieu commun d'affirmer aujourd'hui que la prise de parole en public
prend une place croissante sur le plan universitaire et professionnel :
présentation de projet, réunion, concours d'éloquence, examens oraux,
etc. L'oral, et donc la nécessité d'une bonne éloquence, devient prééminent,
allant parfois jusqu'à détrôner l'importance de l'écrit. De là à affirmer
que la forme prend le pas sur le fond ? C'est une question dont chacun se
fera juge.
Au-delà de l'aspect technique de l'exercice, il est démontré qu'une
bonne expression orale contribue à donner à son auteur un sentiment de
confiance, d'efficacité et à diminuer son anxiété en public. Une des affirmations
qu'il convient de battre en brèche est celle consistant à dire que
le talent d'orateur est un don inné et non acquis. L'exercice permet de
progresser sensiblement.
En premier lieu, il faut chercher à endiguer son état d'anxiété afin que
celui-ci ne se transforme pas en état d'incapacité. L'objectif n'étant pas
de l'éradiquer complètement, mais de le canaliser afin de le réduire à un
degré de nuisance admissible. Il existe plusieurs moyens de réduire cet
état, que ce soit par une bonne préparation, par la répétition, par la projection
mentale de sa future intervention, par l'appropriation des lieux ou
encore grâce à des exercices respiratoires. Mais la meilleure arme reste
le mental et la faculté à la relativisation. Si l'exercice d'une prise de parole
en public paraît insurmontable, c'est avant tout parce qu'on estime qu'il
est insurmontable. Il faut donc faire en sorte de banaliser le discours : il
ne mettra en péril ni sa situation personnelle, ni sa personne en tant que
telle. On peut alors apprivoiser son angoisse en dédramatisant l'exercice.
Qu'en est-il de l'apprentissage par cœur ? L'inconvénient majeur de la
récitation mécanique est qu'elle se fait au détriment de la passion et de
l'enthousiasme qui doivent impérativement animer le discours. On peut
sans doute mieux s'exprimer, mais en le faisant de façon froide et robotique
car trop concentré sur la lecture mentale du discours appris. Il est
préférable de relire de nombreuses fois votre texte et de s'exercer en le
récitant, sans pour autant chercher à restituer du mot pour mot. On gagne
alors en naturel tout en transmettant plus aisément son message. De plus,
la répétition lèvera les inhibitions et fera croître l'assurance. Elle permettra
de s'approprier son contenu et de limiter les erreurs lors de son passage.
En outre, le non-verbal compte autant que le verbal. L'attitude corporelle,
le regard, les silences sont des accessoires essentiels pour réussir à être
éloquent. La façon de se mouvoir peut laisser une trace plus importante
que les propos stricts. Le comportement et le sens des propos sont importants,
mais la façon dont on s'exprime également : apprendre à jouer avec
son timbre de voix, ses intonations, ses articulations, son débit, ses pauses
respiratoires et ses silences est donc fondamental !
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