Fonction publique - Réussir les grands concours de la fonction publique - 4e - 105

Chapitre 3 * Comment travailler efficacement ?
compte sans doute plus qu'ailleurs la sensibilité des correcteurs, donnée qu'il est éminemment
difficile de prévoir. En revanche, la différence qualitative objective entre une copie ayant obtenu
8 et une copie ayant obtenu 12 est évidente, et difficilement contestable. Cette différence
repose généralement sur le respect ou non de l'ensemble des attendus méthodologiques.
Le candidat doit en tirer des enseignements, dans la façon de mobiliser ses efforts et d'organiser
sa préparation.
Ainsi, mobiliser des efforts pour essayer de passer d'un niveau de performance de 14 à 18 est
sans doute plus incertain, plus hasardeux et plus difficile que de passer d'un 8 à un 12 dans
une matière où l'on est plus faible. On recommandera ainsi aux candidats de n'avoir aucune
faiblesse, et de ne pas concentrer leurs efforts dans les matières dans lesquels ils sont déjà
performants - même si cela peut être tentant et rassurant.
Les coauteurs de cet ouvrage ont tous fait la curieuse expérience de constater que des majors
de certaines épreuves de leur session ne faisaient pas partie de leur promotion, car ces derniers
n'avaient pas in fine passé la barre d'admission du fait de faiblesses trop importantes dans
d'autres matières. Si les statistiques présentées dans tous les rapports de jury ne permettent
pas de l'étayer, on pourra citer le cas d'un des seuls rapports de jury qui le démontrent, celui de
l'ENM session 2021, où une candidate externe, major en droit public (18), n'a pas été admise.
Ainsi, l'intérêt d'avoir à l'esprit les seuils d'admissibilité et d'admission pendant sa préparation est
multiple. D'une part, ces seuils doivent rassurer les candidats. Même si la notation est exigeante,
pourvu d'avoir travaillé sérieusement dans une matière, d'en avoir acquis le bagage technique
minimal et compris la méthodologie, obtenir une note de niveau admission est pleinement à
sa portée. D'autre part, et c'est peut-être là le plus important, les candidats doivent se départir
de l'idée qu'ils peuvent se permettre d'être inégaux, grâce à l'excellence de leur niveau dans
quelques matières qui viendraient compenser leurs faiblesses dans d'autres.
Ainsi, il est recommandé à tout candidat aux concours de la fonction publique de garder à
l'esprit les données suivantes en matière de notation :
- le seuil d'admissibilité correspond à un niveau « moyen + » (10 à 12 de moyenne générale) ;
- le seuil d'admission, généralement supérieur au seuil d'admissibilité, correspond également
à un niveau « moyen + » (11 à 13 de moyenne générale) ;
- d'excellentes notes dans une ou deux matières ne garantissent ni l'admissibilité, ni
l'admission : il est sans conteste utile d'avoir des forces, mais il faut surtout n'avoir aucune
faiblesse ;
- être major d'une matière ne sécurise pas la réussite d'un concours, et les voies pour le
devenir sont en tout état de cause impénétrables : en conséquence, à compter d'un certain
niveau de performance, il est préférable de mobiliser ses efforts pour corriger ses faiblesses,
plutôt que d'améliorer encore ses forces.
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