Fonction publique - Réussir les grands concours de la fonction publique - 4e - 193

Chapitre 5 * Comment préparer les épreuves orales ?
2. Les erreurs classiques, à éviter absolument
Être trop radical, ou peu nuancé. Un haut fonctionnaire est jugé sur sa capacité à prendre du
recul sur de nombreuses thématiques. Lorsqu'il vous est présenté un sujet de société, on attend
que vous compreniez et exposiez les points de vue antagonistes, même si en définitive une
position a votre faveur. Il faut d'ailleurs l'exprimer et en expliquer les raisons tout en montrant
que l'autre position a aussi ses raisons et son sens.
Utiliser des termes journalistiques, des réflexions de type « café du commerce » ou des
anglicismes. La réflexion du haut fonctionnaire doit être au-dessus des conversations lambda
sur un sujet. Le réflexe du candidat doit être de se référer à des chiffres, à des faits objectifs, à
des rapports ou recherches et non à des avis ou des préjugés. La capacité à citer des sources est
incontestablement un avantage.
Ne pas témoigner d'un engagement minimal dans les valeurs du service public, ou au contraire
de les surjouer. Les fonctions que vous souhaitez rejoindre ne sont pas neutres : ce sont des
fonctions de service public, avec leurs prérogatives et sujétions. Être haut fonctionnaire
témoigne d'un engagement, dont il est attendu que vous en ayez conscience. N'oubliez pas
que la grande majorité des membres du jury sont des fonctionnaires, qui attendent de futurs
collègues un vrai sens du service public.
Être trop conformiste ou exagérément transgressif : chaque année, le rapport du jury des
concours souligne le trop grand formalisme des candidats. Il est donc conseillé d'apporter
quelques touches d'originalité : par votre parcours, par vos convictions, voire, quand cela est
possible, par une dose d'humour bien ajustée. Mais, ne vous y trompez pas, l'anticonformisme
le plus basique n'est pas non plus valorisé.
Être trop sûr de soi... ou pas assez : l'équilibre attendu sur la confiance en soi d'un candidat
est difficile à trouver. Il devra à la fois être suffisamment sûr de ce qu'il avance pour donner
confiance à son interlocuteur sur la fiabilité de son propos car il devra, bientôt, porter la parole
de son institution. Les candidats qui manquent généralement de confiance en eux devront
forcer un peu leur nature. Il convient donc de s'entraîner à parler d'une voix forte, assurée,
pendant une heure. Il n'est en effet pas rare, pour la plupart des candidats, de s'essouffler au
bout de 20 à 30 minutes d'entretien. La résilience du candidat sera une des premières conditions
de sa réussite. Pour autant, un candidat trop sûr de lui, voire arrogant, sera également pénalisé.
Là aussi, une certaine posture est attendue. Rencontrer d'anciens lauréats et discuter avec eux
d'un concours permet de comprendre cette posture.
193

Fonction publique - Réussir les grands concours de la fonction publique - 4e

Table des matières de la publication Fonction publique - Réussir les grands concours de la fonction publique - 4e