Guides pro de l’entreprise - L'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, mode d'emploi - 2e - 82

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selon laquelle les femmes semblent progresser normalement
dans leur carrière jusqu'à un certain point
où elles paraissent se heurter à une barrière invisible.
In fine, cette métaphore désigne le seuil dans la hiérarchie
du pouvoir, du salaire et des responsabilités à
partir duquel les femmes disparaissent (mesuré à partir
du taux de féminisation), mais surtout l'ensemble des
mécanismes invisibles, des obstacles à l'avancée des
femmes cadres dans leur carrière, qui produisent cette
situation. Ce plafond a été évalué : dans une étude de
l'Insee (2015), il a été relevé que les entreprises françaises
ne comptent qu'un tiers de dirigeants du sexe
féminin (900 000 femmes contre 1 800 000 hommes).
Elles sont toutefois davantage représentées dans le secteur
de la santé et les services aux particuliers (54 %),
mais beaucoup moins dans la construction, l'industrie
et les transports (7 %). De plus, leur accès aux postes
de décision est inversement proportionnel à la taille de
l'entreprise. Elles sont 37 % à travailler seules dans
leur entreprise et seulement 14 % à diriger une entreprise
de 50 personnes ou plus. De la même manière,
l'Observatoire des inégalités précise qu'en 2019, dans
la fonction publique, près des deux tiers des emplois
sont occupés par des femmes mais que leur présence
s'amenuise au fur et à mesure que l'on grimpe dans la
hiérarchie. Elles ne sont que 41 % à occuper un emploi
d'encadrement supérieur et de direction.
Symétriquement, le terme « plancher collant » est utilisé
pour désigner la surreprésentation des femmes dans
les emplois peu ou pas qualifiés, les retenant dans les
fonctions les moins élevées. Or, ce sont des emplois qui
offrent le moins de perspectives d'évolution dans les
entreprises (excepté dans les secteurs à prédominance
masculine comme la mécanique, le transport ou le BTP).
§ 3 * Les conséquences d'une moindre mixité
103. Risques psycho-sociaux accrus. - Face
aux difficultés d'accès aux promotions, les femmes se
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sentent obligées de faire leurs preuves en redoublant
d'efforts. Certaines sociologues affirment que nous
vivons encore dans une société patriarcale qui continue
à véhiculer l'image de l'homme qui réussit et la femme
qui reste, malgré tout, dans l'ombre. Un homme réussit
inévitablement, alors qu'une femme doit continûment
faire ses preuves. Mais ce n'est pas suffisant pour faire
de son parcours et de sa réussite un sujet à mettre
en valeur. Dans ce contexte, la promotion devient un
combat. Selon la DARES, en 2010, dans les entreprises
d'au moins 20 salariés du secteur privé, seules 37,9 %
des femmes estiment que leur travail est reconnu à sa
juste valeur, contre 46,7 % des hommes. De la même
manière, selon une autre enquête DARES de 2013, les
perspectives de promotion n'apparaissent satisfaisantes
qu'à 31,2 % des femmes contre 36,8 % des hommes.
Outre les incidences sur la performance de l'entreprise,
ce manque de reconnaissance peut être source de
souffrance et s'avère susceptible d'avoir un impact sur
la santé au travail. Comme l'indique l'enquête Samothrace
de l'Institut de veille sanitaire, les femmes qui
ressentent un décalage entre leur investissement et les
gratifications obtenues sont trois fois plus nombreuses
que les autres à déclarer un trouble psychique. Selon
le Pr. Christophe Dejours, la reconnaissance est une
attente, celle-ci pouvant mener à une insatisfaction,
voire à de la souffrance : « C'est-à-dire qu'au principe
de la dynamique de reconnaissance, il faut bien admettre
d'abord un sujet qui souffre et qui espère de la reconnaissance
et la demande d'autrui. »
104. Obligation de sécurité. - On peut dès lors rappeler
quelques dispositions normatives. Le Code du travail
dispose, dans son article L. 42121-1 que : « L'employeur
prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et
protéger la santé physique et mentale des travailleurs. »
L'article L. 4121-2 précise ensuite que l'employeur met
en œuvre les mesures en évitant les risques (1°), les évaluant
(2°), les combattant dès leur source (3°). La révolution
jurisprudentielle s'impose, quant à elle, avec l'arrêt
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