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Chapitre 8 - La monnaie et les politiques monétaires
* Le Securities Market Programme et l'Outright Monetary Transactions
L'article 123 du traité de Lisbonne - adopté par les chefs d'États et de gouvernement en 2007 - interdisait à la BCE
d'acheter des obligations d'État sur les marchés primaires (marché de l'émission des titres nouveaux), c'est- à-dire
de renflouer directement les États. L'institut de Francfort a donc acheté des obligations d'État sur les marchés
secondaires (marché de la revente des titres précédemment émis), c'est- à-dire qu'elle a acheté des titres publics
aux banques de second rang, afin de les renflouer. Cette politique d'achats de titres s'est faite dans le cadre du
Securities Market Programme adopté en mai 2010, remplacé par l'Outright Monetary Transactions en
septembre 2012.
* Les LTRO et TLTRO
À partir de novembre 2011, sous la présidence de Mario Draghi, la dimension expansionniste de la politique monétaire
européenne s'est accentuée. Des opérations de financement à long terme des banques ont été mises en place,
assorties de taux d'intérêt faibles : ce sont les LTRO (Longer- Term Refinancing Operations), d'une durée de
trois ans, puis des TLTRO (Targeted Longer- Term Refinancing Operations), créés en septembre 2014 et dont
le terme a été porté à quatre ans. En plus des refinancements traditionnels des banques (opérations principales
de refinancement ou Main Refinancing Operations, MRO), la BCE a mis en place des refinancements pérennes, à
plus long terme, pour les établissements bancaires.
* Le QE de la BCE
Enfin, la BCE a également lancé un programme de quantitative easing en mars 2015, soit plus de six années après
le lancement du QE de la Fed. Le QE lancé en mars 2015 correspondait à des achats d'actifs privés et publics
pour un montant de 1 140 milliards d'euros pendant dix- neuf mois, soit un programme d'achats mensuels de
60 milliards d'euros. Le programme d'achats mensuels a été amplifié en avril 2016, passant de 60 à 80 milliards
d'euros. Comme la Fed, la BCE s'est ensuite essayée au tapering, réduisant progressivement son programme
d'achats mensuels. Influencée par la Fed, la BCE s'inscrit également dans les pas de la Banque d'Angleterre et de
la Banque du Japon, qui ont également mis en place des programmes d'assouplissement quantitatif. Avec le retour
au pouvoir de Shinzo Abe, on parle même de la politique des « trois flèches » ou des Abenomics : politiques
budgétaires et monétaires de relance, accompagnée de politiques de réformes structurelles.
c Les réponses à la pandémie de Covid-19 et au Grand Confinement
Apparue dans la ville chinoise de Wǔhàn le 17 novembre 2019, l'épidémie de Covid-19 s'est rapidement muée
en pandémie. Le 30 janvier 2020, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS, World Health Organization, WHO)
a déclaré l'état d'urgence de santé publique de portée internationale (USPPI). Au début de l'année 2020, ce sont
près de 200 pays et territoires qui ont été touchés, à plus ou moins grande échelle, par cette pandémie, soit la
quasi- totalité de la planète. De nombreux pays mettent en œuvre des politiques de confinement. Si ces politiques
sont largement justifiées d'un point de vue sanitaire, elles entraînent néanmoins une importante réduction de
l'activité économique.
Pour distinguer cette nouvelle crise de la précédente - la Grande Récession - l'économiste en chef du Fonds
Monétaire International (FMI) Gita Gopinath (économiste indienne, née en 1971) la qualifie de Grand
Confinement. Cette crise devrait être plus violente que la précédente, voire comparable à la Grande Dépression
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