City & York - Le capital-investissement - 1re - 8

A v A n t - p r o p o s
pour construire leur produit. De plus, des briques technologiques déjà
existantes accélèrent le développement et réduisent encore les besoins en
financement. À l'inverse, les sociétés développant des produits physiques
(hardware) ont reçu moins de financement, en raison de la réticence des
investisseurs qui s'inquiètent de la profondeur réelle des besoins en capitaux
avant d'arriver à un produit.
L'époque est fascinée par les jeunes entreprises innovantes, capables de
bousculer des monopoles établis ou de développer des innovations de
rupture. La recherche de capitaux extérieurs est inscrite dans leur ADN.
Le simple fait de lever de l'argent est déjà la marque d'un succès, sans
même prendre en compte ce que la start-up fera de cet argent. Ces jeunes
sociétés se jugent entre elles à l'aune des montants qu'elles lèvent auprès
des investisseurs et des valorisations qu'elles négocient. Au-delà de ces
effets d'annonce, les sociétés matures sont celles qui captent la plus
grande partie des financements. Il peut s'agir de sociétés traditionnelles
qui cherchent à se digitaliser ou de grands groupes en quête de croissance
externe. Leur stabilité aura de quoi rassurer les investisseurs.
Une fausse idée serait de croire que l'investissement est réservé à des
sociétés en difficulté. La start-up doit faire appel à des capitaux extérieurs
parce qu'elle n'a pas encore de revenus ; il en va de même pour une société
dont le chiffre d'affaires a subi les contrecoups d'une crise. Les sociétés en
bonne santé sont celles qui attirent le plus les investisseurs.
Même si elle dégage déjà un résultat positif, une entreprise est ouverte à
des financements. Une majorité de sociétés rentables font appel à des
capitaux extérieurs pour accélérer leur croissance. Les sociétés les plus
performantes, même si elles sont rentables, ont souvent intérêt à faire
appel à des financements externes. Elles mettent d'un côté de la balance
le coût du capital, de l'autre les gains tirés de ce capital. Elles savent
qu'elles doivent trouver des capitaux importants pour continuer à croître.
Tant les petites entreprises régionales que les multinationales du CAC 40
font régulièrement appel à des capitaux extérieurs. Les unes comme les
autres trouvent des investisseurs ou acceptent des prêts pour croître. Évidemment,
les sommes et les enjeux ne sont pas de même taille, mais les
mécanismes juridiques et financiers sont proches.
Le capital-investissement n'est pas une idée neuve. Non seulement, il
touche toutes les sociétés d'aujourd'hui, mais aussi toutes celles d'hier.
L'histoire du financement de l'entreprise est aussi vieille que l'histoire de
l'entreprise elle-même. Les sociétés de droit romain faisaient déjà appel à
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