Fonction Publique - Management public - 2e - 124

ManageMent public
C. L'instauration d'une relation de confiance entre
administration et public
Relation administration/public, relation agent public/public
Les deux ne se confondent plus du tout. Alors que par le passé, le « fonctionnaire » incarnait physiquement
la puissance publique de l'État, et que les « administrés » pouvaient éprouver une confiance,
un respect, voire une « révérence » envers les « figures » de l'action publique (instituteur sous la IIIe
République, magistrats judiciaires, policiers...), on observe clairement une « normalisation » (dégradation)
des rapports entre la population et les agents publics, voire une « déconsidération » parfois
ressentie avec souffrance par les agents.
De plus, le personnel en relation avec le public, perçu comme fonctionnaire par le public, l'est en
réalité de moins en moins (p. ex. : dans le cadre des délégations de service public opérées dans les
MFS, ou dans les transports en commun, les CAF, les CPAM...).
La législation a contribué à faire évoluer la nature et les conséquences des
échanges développés entre l'administration et le public dans le cadre des demandes
formulées. Parmi elles, on mentionnera deux modifications relativement
récentes, dans la mesure où elles constituent une modification sensible
de la relation entre administration et public.
La fragilité administrative
On connaît la fracture sociale, mais un autre phénomène peut être décrit : la fragilité administrative.
Il s'agit d'une situation de personnes totalement sous la « dépendance » de différentes administrations,
et qui sont dans l'incapacité de procéder seules aux démarches dont elles sont l'objet.
Enchassée dans de multiples dispositifs sociaux, fiscaux, incompréhensibles dans leur combinaison,
leur situation s'avère d'une extrême fragilité administrative, car tout blocage même ponctuel est de
nature à remettre en cause l'ensemble de leur situation, créant un sentiment d'insécurité permanent.
1. Le droit à régularisation en cas d'erreur
Traditionnellement, l'administration se montrait peu miséricordieuse avec
les usagers commettant une erreur déclarative. Le rehaussement de la place
du public dans la relation avec l'administration, qui veut renforcer le lien
de confiance entre les deux, a conduit notamment à l'adoption de la loi du
10 août 2018 pour un État au service d'une société de confiance (loi « ESSOC »
ou « loi confiance »), consacrant une nouvelle philosophie, avec la reconnaissance
d'un véritable « droit à l'erreur » face à l'administration : une personne
ayant méconnu pour la première fois une règle applicable à sa situation ou
ayant commis une erreur matérielle lors du renseignement de sa situation ne
peut faire l'objet, de la part de l'administration, d'une sanction, pécuniaire ou
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