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LES ACCIDENTS DU TRAVAIL D'ORDRE MENTAL
La surveillance des TPS permet de disposer d'indicateurs
d'alerte sur les RPS.
B. Pluri-causalité et complexité des RPS
473. Pour certains, la souffrance au travail s'expliquerait
avant tout par des faiblesses individuelles, liées
à la personnalité et aux difficultés de la vie privée. En
réalité, les facteurs de RPS sont multiples et renvoient
tout à la fois à la vie professionnelle et non
professionnelle.
Le fait que la vie privée puisse affecter la santé mentale
d'un salarié n'exonère pas l'entreprise de rechercher si son
travail n'y contribue pas aussi. Les facteurs personnels
ne doivent pas être surpondérés : les acteurs de la santé
s'accordent pour reconnaître l'influence du travail sur les
RPS et aucune entreprise n'est épargnée par ce constat.
La complexité des RPS résulte également de relations
cause-effet non forcément linéaires, et donc difficiles
à établir :
* l'origine des TPS peut être disjointe du moment où on
les observe. Pour les comprendre, il faut s'interroger
sur leurs liens éventuels avec des faits lointains
(ex. : changement de logiciel) ;
* les facteurs de risques interagissent entre eux et il
est peu facile d'évaluer leur importance respective : des
causes différentes peuvent générer des troubles identiques
; à l'inverse, une cause unique peut créer des
troubles distincts. L'analyse des symptômes ne renseigne
donc pas toujours sur ce qui doit être modifié ;
* les RPS reflètent la nature humaine, son cortège
d'ambitions et de conflits inhérents à toute organisation
sociale. Elles se révèlent souvent dans un climat
de tensions, où chacun cherche à se conforter en
tant qu'acteur ayant des responsabilités et des intérêts
propres. Le risque d'instrumentalisation n'est
donc jamais à exclure.
Le domaine psychosocial étant complexe, le travail collectif
doit être systématisé pour le traiter (v. Annexe 8).
C. Dimensions individuelle et collective
des RPS
474. Le seuil de déclenchement des RPS varie
selon les individus. Chaque salarié est doté d'un
mental propre, résultat des trajectoires familiale, scolaire
et professionnelle. Certains résistent moins bien à
un environnement hostile : a priori, un salarié ayant déjà
subi des agressions ressent plus durement un climat de
violence latente. Une même situation de travail peut
donc susciter des ressentis, des comportements et
des témoignages divergents.
L'Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail
évoque cette variabilité dans sa définition du stress :
« Un état de stress survient quand il y a déséquilibre
entre la perception qu'une personne a des contraintes
que lui imposent son environnement et la perception
qu'elle a de ses propres ressources pour y faire face ».
En d'autres termes, le stress est le résultat d'une perception
subjective, certains étant mieux armés que
d'autres pour y résister.
Figure 38 - La survenance du stress
Perception des
ressources
Déséquilibre
Perception des
contraintes
Stress : l'individu ressent un déséquilibre entre ses contraintes
du travail et les ressources dont il dispose pour y répondre
Conséquence :
une même situation
peut générer des
réactions diverses
475. Confronté à la double dimension des RPS - individuelle
et collective -, le préventeur doit cependant
accorder la primauté aux déterminants collectifs, car
les TPS sont indissociables de l'organisation du travail.
Il doit donc s'abstraire des particularités individuelles,
pour s'intéresser aux contraintes professionnelles :
* la prévention ne passe pas par une modification de
l'opérateur : apprendre à « mieux gérer son stress »
revient à se focaliser sur les conséquences, en délaissant
les causes ;
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